mouvement propre d’Occident en Orient, en sens contraire du mouvement diurne, s’expriment, lorsqu’ils parlent du concert céleste, comme si cette doctrine n’était pas la leur : ils laissent alors indécomposé, pour chaque orbe, le mouvement qui résulte de la rotation diurne et de la rotation propre d’Occident en Orient.
Au Songe de Scipion, par exemple, Cicéron enseigne[1] qu’il existe « neuf orbes ou plutôt neuf globes ; … que le premier de ces globes est le globe céleste, qui est extérieur aux autres et qui les embrasse tous ; à ce globe sont fixés les cours éternels des étoiles ; au-dessous de ce globe, il en est sept autres qui se meuvent en arrière, d’un mouvement contraire à celui du Ciel ». Le dixième est la sphère immobile des quatre éléments.
Presque aussitôt après, cependant, nous l’entendons dire[2], au sujet du chant harmonieux de ces orbes : « La nature veut que les deux orbes extrêmes émettent l’un la note la plus grave et l’autre la note la plus aiguë ; c’est pourquoi l’orbe suprême du ciel des étoiles fixes, dont la rotation est la plus rapide, se meut en rendant un son aigu ; au contraire l’orbe de la Lune, qui est le plus infime, rend le son le plus grave ». Il semble bien, encore que Cicéron ne le dise pas explicitement, que cet orbe donne la note la plus basse parce qu’il est de tous, celui qui se meut le plus lentement.
Lisons, d’ailleurs, Macrobe, commentateur du Songe de Scipion.
Macrobe nous apprendra, tout d’abord, qu’il y avait grande vogue, en son temps, pour les théories qui font mouvoir tous les astres d’Orient en Occident[3] : « Que le Soleil, la Lune et les cinq étoiles auxquelles leur marche errante a valu le nom de planètes aient, en sus du mouvement par lequel la conversion diurne du Ciel les entraîne d’Orient en Occident, un mouvement propre qui les fait avancer d’Occident en Orient, c’est une proposition qui est réputée incroyable, qui est regardée comme monstrueuse non pas seulement par les profanes qui ignorent les lettres, mais encore par beaucoup d’hommes initiés à la science ». À cette proposition, toutefois, Macrobe donne sa pleine et entière adhésion.
Voyons, cependant, ce qu’écrit Macrobe[4] pour commenter le passage où Cicéron parle de la Musique céleste :
« Le son ne se produit jamais si l’air n’est frappé ; c’est le coup reçu par l’air qui rend le son plus grave ou plus aigu ; lorsque