L’hypothèse selon laquelle le mouvement de la sphère des fixes ne se réduit pas à l’uniforme rotation diurne autour des pôles du Monde, selon laquelle cette sphère éprouve, en outre, une rotation lente autour des pôles de l’Écliptique, cette hypothèse, disons-nous, parut sans doute, à la plupart des Anciens, une supposition fort insolite ; elle fut rarement adoptée, plus rarement encore combattue ; presque tous les auteurs qui eurent occasion de traiter de l’Astronomie la passèrent, tout d’abord, sous silence.
Entre l’époque d’Hipparque et celle de Ptolémée, on ne trouve presque aucun écrivain qui y ait fait allusion. Pline l’Ancien, grand admirateur d’Hipparque, mais admirateur fort peu compétent, est le seul qui consacre quelques lignes[1] au mouvement lent de la sphère étoilée ; encore, par ces quelques lignes, ce phénomène n’est-il signalé que sous une forme presque méconnaissable : « Jamais, écrit Pline, ou n’aura donné à Hipparque assez de louanges, car personne n’a mieux prouvé que l’homme est parent des astres et que notre âme est une partie du Ciel. Hipparque a découvert une nouvelle étoile, différente des autres, et qui avait été engendrée de son temps ; le mouvement de cette étoile, à partir du jour où elle brilla, l’a conduit à se demander si un tel événement ne se produisait pas plus souvent et si les étoiles que nous croyons fixes ne se meuvent pas, elles aussi. » Il n’y avait point là de quoi révéler, aux contemporains de Pline, la grande découverte d’Hipparque.
De cette découverte, Cléomède ne dit rien, ce qui laisse supposer un pareil silence de la part de Posidonius, dont Cléomède s’inspirait. Nous ne trouvons rien sur la précession des équinoxes dans ce que nous possédons des écrits de Géminus. Théon de Smyrne est également muet au sujet de ce phénomène ; et comme Théon de Smyrne nous rapporte les enseignements d’Adraste
- ↑ C. Plinii Secundi Historia naturalis, lib. II, cap. XXVI.