n’aient critiqué leurs observations, lis ont déterminé à Bagdad, l’an 214 de l’Hégire, 198 d’Izdjerd (829-830 après J. C.), l’obliquité de l’Écliptique. Plusieurs savants étaient présents à cette observation : lahia ben Abou Mansour, Alabbas ben Saïd Aljanhéri, Send ben Ali et autres. Ils ont trouvé 23° 33′ ; la plus grande équation du Soleil, 1° 59′ ; son apogée, dans 22° 39′ des Gémeaux ; son mouvement durant l’année persane 359° 45′ 44″14'''24IV. Et par les observations faites à Damas, l’an 217 de l’Hégire, 201 d’Izdjerd (832-833 après J. C.), auxquelles présidaient Send ben Ali, Khaled ben Abdalmalik Almerouroudi, ils ont trouvé la plus grande déclinaison du Soleil 23° 33′ 52″ ; sa plus grande équation 1° 59′ 51″ ; son apogée dans 22° 1′ 37″ des Gémeaux ; son mouvement dans l’année persane 359° 45′ 46″33'''50IV43V. »
« Les astronomes d’Al Mamoun ont observé ensemble, poursuit Ibn Iounis[1] ; mais ont-ils fait ensemble le quart de cercle et l’ont-ils divisé ensemble ? Est-ce que l’instrument avec lequel plusieurs personnes observent n’est pas fait par une seule ? Ne voit-on pas, dans l’ouvrage qui renferme l’histoire des observations faites à Damas, qu’Ali ben Isa Alastharlabi, si célèbre pour la construction des instruments, fut chargé seul de la division du quart de cercle avec lequel se firent les observations ? Send ben Ali raconte qu’il a vu l’armille avec laquelle observait labia ben Abou Mansour ; qu’elle fut vendue, après sa mort, dans le marché des papetiers, à Bagdad, et qu’elle était divisée de dix en dix minutes. Il remarque ensuite que les observations faites avec cet instrument ne peuvent être très justes, ni même avoir un degré d’exactitude suffisant ».
C’est pourquoi, sans doute, Al Fergani, tout en rappelant que les astronomes d’Al Mamoun avaient attribué à l’Écliptique une obliquité fort inférieure à celle que lui donnait Ptolémée, n’en conclut pas que cette obliquité diminue de siècle en siècle.
Al Fergani se sépare nettement de Ptolémée en un point de grande importance ; au lieu d’admettre, avec l’Astronome alexandrin, que l’apogée du Soleil participe uniquement du mouvement diurne, il admet que ce point est entraîné avec les étoiles fixes, en sorte que son mouvement se compose du mouvement diurne et du mouvement de précession. Cette réaction à l’encontre de l’une des doctrines de l’Almageste fut suivie par tous les astronomes arabes qui vinrent après Al Fergani.
- ↑ Ibn Iounis, Le livre de la grande table Hakemite (Notices et extraits, t. VII, p. 66).