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LA PRÉCESSION DES ÉQUINOXES

Ils admettent, bien entendu, le principe sur lequel repose toute L’Astrologie ; ce principe, ils le formulent, dans leur trente-cinquième traité, aussi nettement qu’Aristote en ses Météores :

« Tout ce qui existe dans le monde de la génération et de la corruption, disent-ils[1], suit le mouvement circulaire du Ciel ; tout cela provient du mouvement des astres, de leurs cours au travers des signes, enfin de l’union et de la conjonction d’un astre avec un autre…

» Tout ce qui, dans ce monde, se produit vite, ne dure que peu de temps, disparaît rapidement pour renaître de nouveau, tout cela dépend d’un mouvement du ciel universel qui est rapide, de peu de durée et qui revient vite à son commencement. Au contraire, tout ce qui se produit lentement, dure longtemps et péril lentement, tout cela dépend d’un mouvement qui revient tardivement à son point de départ. »

C’est de ce principe que découlent les conséquences suivantes[2] :

« Un mouvement qui est lent, de longue durée qui revient à son principe après un long temps, c’est le mouvement des étoiles fixes sur la sphère des signes, mouvement qui s’accomplit une fois en 36.000 ans. À ce mouvement, prennent part les apogées et les périgées des étoiles errantes.

» Par suite du mouvement qui s’accomplit durant ce laps de temps, la civilisation se trouve, en ce monde de la génération et de la corruption, transportée d’un quartier à l’autre de la terre ; les continents remplacent, les mers et les mers viennent occuper le lieu des terres fermes ; les montagnes se changent en mers et les mers en montagnes. »

« Tous les 3.000 ans[3], les étoiles fixes, les apogées et les nœuds des planètes passent d’un signe à l’autre, après avoir parcouru tous les degrés de ce signe. Tous les 9.000 ans, ils passent d’un quadrant au suivant. En 36.000 ans, ils accomplissent une révolution qui leur fait parcourir tous les signes. Par l’effet de cette points de la terre se trouvent modifiés, ainsi des diverses contrées. Le jour et la nuit, l’été et l’hiver éprouvent la conséquence de ces changements, conséquence qui consiste en une plus parfaite égalité et proportion, ou bien en un excès ou un défaut, en un surcroît de chaleur ou de froid, ou, enfin, en quelque modification analogue. Ce dernier

  1. F. Dieterici, Op. laud., p. 55.
  2. F. Dieterici, Op. laud., pp. 66-67.
  3. F. Dieterici, Op. laud., pp. 68-69.