vie ; c’est elle qui permet au médecin de prévoir les crises des maladies et d’intervenir au moment opportun. Lorsqu’on demande ses titres à cette Astrologie universelle, lorsqu’on requiert d’elle qu’elle établisse la légitimité de son principe, toujours, elle invoque la même preuve ; La liaison constante et évidente qui existe entre les divers mouvements de la Lune et du Soleil d’une part, et les périodes des marées d’autre part. Aussi la théorie du flux et du reflux de la mer ne cessera-t-elle plus de retenir l’attention du génétliliaque et du médecin.
À la théorie des marées proposée par les auteurs grecs, les Arabes n’ont rien ajouté qui compte. Si donc leurs écrits sur le flux et le reflux de la mer nous peuvent ici intéresser, c’est seulement parce qu’ils ont servi à transmettre aux Chrétiens d’Occident les découvertes des Hellènes. Aussi n’étudierons-nous que les textes traduits en latin au Moyen Âge. Nous laisserons de côté divers ouvrages dont l’examen serait important si nous nous proposions de retracer le tableau de la Science orientale ; tels sont ceux d’Ibn Hordâdbeh, de Massoudi, de Maqdisi, des Frères de la Pureté, d’Albyrouny, d’Edrisi, de Kazwini, de Scems-ed-Din, de Maqrisi ; le lecteur désireux de connaître les opinions de tous ces auteurs en trouvera une analyse détaillée dans le mémoire de M. R. Almagià.
Parmi les ouvrages où les Arabes ont traité des marées et que les Chrétiens ont traduits et étudiés, le premier en date est, en même temps, de beaucoup, le plus important. C’est le fameux Introductorium in Astronomiam d’Abou Masar. C’est dans ce livre, peut-on dire, que tout le Moyen Âge latin a appris les lois du flux et du reflux de la mer. La doctrine d’Albumasar mérite donc que nous nous y arrêtions avec quelque complaisance.
Albumasar est, avant tout, astrologue ; c’est comme astrologue, et non comme physicien, qu’il traite des marées. Il sera donc utile d’examiner, tout d’abord, quel est son sentiment au sujet des principes de l’Astrologie ; ce sera d’autant plus utile que l’Introductorium est l’ouvrage auquel, pendant de longs siècles, les astrologues emprunteront le plus volontiers la justification philosophique de leur art.