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LA COSMOLOGIE HELLÉNIQUE

conjonction, plus la force du flux diminue, plus celle du reflux augmente. Le reflux augmente ainsi jusqu’au premier quartier ; là, son accroissement prend fin, et, inversement, le flux se met à augmenter jusqu’à la pleine-lune ; de là, jusqu’au dernier quartier, il y a, de nouveau, diminution du flux ; puis, jusqu’à la conjonction, accroissement du flux et diminution du reflux. Il faut remarquer, toutefois, que, dans la pleine-lune, la force de la Lune… est plus efficace que dans la nouvelle-lune[1] ; elle est, aux plus efficace au premier quartier qu’au dernier quartier. De même, donc, que, pendant une révolution du Monde, c’est-à-dire pendant un jour, le mouvement diurne de la Lune est accompagné de deux flux et de deux reflux, de même, en une période du retour de la Lune [à la même position par rapport au Soleil], c’est-à-dire en un mois, il se fait deux croissances et deux décroissances de la grandeur des marées ; ceux-là dépendent des positions de la Lune dans le ciel, celles-ci de ses positions à l’égard du Soleil.

» En second lieu,… quand le mouvement direct de la Lune s’ajoute à son moyen mouvement, la force du flux prévaut ; lorsque le mouvement rétrograde de la Lune se retranche du moyen mouvement, c’est la force du reflux qui prévaut ; ces variations sont en raison de la grandeur du mouvement direct ou rétrograde. Lorqu’il n’y a ni addition ni soustraction à faire au moyen mouvement, la force du flux ne subit, de ce chef, ni accroissement ni diminution…

» En troisième lieu, lorsque la Lune, sur son cercle excentrique, est à 200° de l’abside, la force du flux prévaut ; c’est celle du reflux qui prévaut lorsqu’elle est à 90° de l’abside.

» En quatrième lieu, lorsque la Lune monte en latitude, la force du flux augmente ; celle du reflux s’accroît lorsque la Lune descend en latitude.

» En cinquième lieu, lorsque la Lune progresse suivant les signes septentrionaux, le flux est augmenté ; dans les mers boréales et le reflux dans les mers australes ; lorsqu’au contraire, elle est passée aux signes méridionaux, c’est le reflux qui prévaut dans les mers boréales et le flux dans les mers australes, du moins en ce qui concerne ce genre d’influence…

« En sixième lieu, viennent les jours lunaires que nous appelons marins…

» En septième lieu, il faut considérer le secours que le Soleil, par les forces qui lui appartiennent, apporte aux mouvements de

  1. C’est le contraire qui est vrai ; l’erreur est peut-être du fait du traducteur.