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CHAPITRE PREMIER
LA COSMOLOGIE DES PÈRES DE L’ÉGLISE

I
LES PÈRES DE L’ÉGLISE ET LA SCIENCE PROFANE. SAINT BASILE,
SAINT GRÉGOIRE DE NYSSE, SAINT JEAN CHRYSOSTOME, SAINT AMBROISE,
SAINT AUGUSTIN

L’œuvre apologétique des Pères de l’Église les conduisait forcément à s’occuper de Physique et d’Astronomie. Entre les enseignements de la Science profane et ceux des Livres saints, des conflits surgissaient, réels ou apparents ; ne fallait-il pas les trancher ou les faire évanouir ? Ne fallait-il pas que le fidèle pût, sans en éprouver de scandale, comparer ce que la Genèse raconte de la création du Monde avec ce que les astronomes et les physiciens affirmaient de la nature des cieux et des éléments ? Le désir de concilier les doctrines purement humaines avec la révélation divine fit naître ces commentaires sur la Genèse, ces écrits sur l’œuvre des six jours où nous relevons les premières traces de la Science astronomique des Chrétiens.

Le premier commentaire qui ait été, dans l’Église grecque, composé sur la Genèse est, sans doute, celui d’Origène. Quelques fragments de cette œuvre nous ont seuls été conservés ; l’un d’eux nous a déjà donné[1] un témoignage digne d’attention. Né à Alexandrie alors que Ptolémée vivait peut-être encore, enseignant auprès de l’École qu’animait la tradition du grand astronome,

  1. V. Chapitre XII, § III ; t. II, pp. 191-192.