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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

Origène connaissait les débats auxquels donnaient lieu les théories relatives au mouvement de précession du Zodiaque. Si, des fragments connus de ces Commentaires à la Genèse, nous voulons conclure à l’ensemble de l’ouvrage qui nous demeure inconnu, nous sommes portés à croire que l’auteur s’y montrait exactement informé des doctrines élaborées par les astronomes de son temps.

Parmi les Pères de l’Église grecque ou de l’Église latine venus après Origène, il en est plusieurs qui ont écrit des commentaires où le récit de la création, donné au premier chapitre de la Genèse, se trouve confronté avec les enseignements de la Philosophie et de la Science profane ; de ces commentaires, quelques-uns nous sont parvenus dans leur intégrité.

Saint Basile (329-379) nous a laissé un écrit intitulé Λόγος εἰς τὴν Ἑξαήμερον ou bien encore Εἰς τὴν Ἑξαήμερον ὁμιλίαι θ′. Cet écrit se compose, comme le titre l’indique, de huit homélies, d’une éloquence quelque peu pompeuse et diffuse, sur l’œuvre des six jours.

Saint Grégoire de Nysse (vers 330 — vers 400), frère cadet de Saint Basile, a composé un traité intitulé Ἀπολογητιϰος περὶ τῆς Ἐξαημέρου. Destiné en partie à répondre aux critiques dont les homélies de Basile avaient été l’objet, le traité de Grégoire est à la fois plus sobre, plus concis et plus philosophique que celui de son frère.

Non content d’avoir, dans son écrit apologétique, défendu les Homélies sur l’Hexaemeron de Basile, Grégoire a complété l’œuvre de son frère en composant un traité spécial sur la création de l’homme ; ce traité, intitulé en grec : Περὶ ϰατασϰευῆς ἀνθρώπου, est cité par les auteurs latins du Moyen Âge, sous le titre : De imagine sive creatione hominis.

Saint Ambroise (vers 340-397) nous apporte, à son tour, les Hexaemeron libri sex ; ces six livres sont une suite de sermons sur l’œuvre des six jours, que le grand évêque avait prononcés en sa cathédrale de Milan ; leur caractère d’œuvre oratoire les rapproche des homélies de Saint Basile ; l’éloquence y nuit souvent à la concision et à la précision ; les explications allégoriques et les enseignements moraux y restreignent la place accordée à la Philosophie de la Nature et à l’Astronomie.

D’ailleurs, dans ces Hexaemeron libri sex, une foule de passages sont simplement traduits ou paraphrasés des développements que Saint Basile avait exposés dans ses Homélies.

Saint Jean Chrysostome (344-407) a donné soixante-sept Homé-