délaissent un espace vide ; la figure de chacun d’eux ne pourra se conformer à la partie du corps céleste qui lui est extérieure et qui la coupera sans cesse. »
Ces objections dressées contre le système des excentriques et des épicycles auront un long retentissement ; Averroès les empruntera à Sosigène, et après le Commentateur, tout le Moyen Âge les reprendra, tantôt pour les assurer, tantôt pour les renverser.
La réponse de Simplicius n’est pas moins digne de remarque : « Peut-être, dit-il, éviterions-nous tous ces inconvénients si nous disposions d’une manière convenable ces sphères excentriques à l’intérieur de sphères homocentriques ; si nous disions, en outre, que la sphère homocentrique se meut autour de son centre en entraînant la sphère excentrique, tandis que celle-ci se meut également autour de son propre centre ; si nous disions, enfin, que toutes ces sphères sont des sphères parfaites[1], telles qu’en elles ne se rencontre aucun corps qui puisse céder devant un autre corps ».
À quel système Simplicius consacre cette allusion trop sommaire, nous le saurons lorsque nous aurons étudié le mécanisme décrit par Ptolémée dans ses Hypothèses des planètes. Mais avant d’aborder cette étude, nous aurons à remonter plus haut dans le cours des temps et à examiner ce qu’avant Ptolémée, philosophes et astronomes ont pensé des hypothèses propres à rendre compte des mouvements célestes.
En dépit, des objections de Xénarque et de Sosigène, Simplicius s’est efforcé de concilier la Physique péripatéticienne avec l’Astronomie de Ptolémée, si différente soit-elle de l’Astronomie préconisée par Aristote. Partisan du système qu’expose la Syntaxe, va-t-il accabler de ses critiques ceux qui ont tenu ou qui tiennent encore pour le système des sphères honiocentriques ? Nullement : « Il est évident que le fait de différer d’opinions au sujet de ces hypothèses ne saurait donner lieu à aucun reproche[2]. L’objet