touchant les mouvements de Vénus et de Mercure, la supposition
imaginée par Héraclide ; et la prodigieuse fortune du De proprietatibus
rerum sauvera désormais cette supposition du complet
oubli.
« Lorsque Vénus est plus distante de la Terre que Mercure, dit Macrobe, elle se meut plus lentement que lui ; au contraire, lorsqu’elle est au-dessous de Mercure, elle se meut plus vite que lui. » Telle est l’allusion contenue au chapitre [1] que le De proprietatibus rerum consacre à Vénus, Nous en trouvons une autre au chapitre [2] qui traite de Mercure : « En la partie supérieure de son cercle, il se conjointe Vénus et, en la partie inférieure, il s’unit au Soleil ; de plus, en sa partie supérieure, son cercle pénètre le cercle de Vénus et, en sa partie inférieure, le cercle du Soleil ». C’est un souvenir de Guillaume de Conches que nous reconnaissons en ces lignes.
XIII
L’HYPOTHÈSE D’HÉRACLIDE DU PONT AU XIIIe SIÈCLE (suite).
L’Introductoire d’Astronomie COMPOSÉ PAR L’ASTROLOGUE DE BAUDOIN DE COURTENAY
Le traité De proprietatibus rerum composé par Barthélemy l’Anglais était fort en retard sur la science de son temps ; c’est grâce à cette circonstance qu’il nous a conservé les enseignements de Macrobe et de Guillaume de Conches. Ces mêmes enseignements, nous allons les retrouver dans un ouvrage plus récent que celui de Barthélemy, mais non moins retardataire.
L’ouvrage dont nous voulons parler est un traité d’Astrologie écrit en prose de l’Île-de-France. Dans le manuscrit de la Bibliothèque Nationale [3] où nous l’avons étudié, il est précédé d’une pièce astrologique en vers français. Ces deux écrits, l’un en prose, l’autre en vers, sont inséparables l’un de l’autre ; ils ont fait, jadis, l’objet d’une intéressante notice, duc à Paulin Paris [4].
Le traité en prose ne porte aucun titre dans le manuscrit où
1. Liber de proprietatibus rerum Bartholomæi Amh, ici ; lib. VIII, cap. XXVI : De Venere.
2. Liber de proprietatibus rerum Bartholomæi Anglici ; lib. VIII, çap. XXVII : De Merourio.
3. Bibliothèque Nationale, fonds français, no i353 (olim y485).
4. Paulin Paris, Astrologue anonyme (Histoire littéraire de la France, t. xxi, 1847, pp. 422-433).