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Page:Duhem - Le Système du Monde, tome III.djvu/172

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LE TRIBUT DES ARABES


latin du xe siècle [1] contient des traités d’Astronomie et d’Astrologie.

C’est en Espagne que se faisaient, dès ce moment, les traductions de ce genre. En 984, Gerbert écrit [2] de Reims à un certain Lopez de Barcelone (Lupitus Barchinonensis) pour lui demander Penvoi d’un traité d’Astronomie (Liber de Astrologia) que ce Lopez a traduit.

Ajoutons que M. Bubnov a pu découvrir [3] un fragment de traité de l’astrolabe, traduit et adapté de l’Arabe ; ce traité paraît bien avoir été entre les mains de l’auteur du De ulilitatibus astrolabii attribué à Gerbert. Peut-être faut-il voir, en ce fragment, le Liber de Astrologia que Lopez de Barcelone avait traduit et dont Gerbert sollicitait l’envoi.

En écrivant son traité de l’astrolabe, Gerbert semble avoir joué le rôle d’un véritable initiateur ; après lui, au xie siècle, les écrits sur les instruments astronomiques, plus ou moins imités des traités composés par les Arabes, vont se multipliant ; et il semble bien que le livre de Gerbert ait été le germe de ce développement scientifique ; il paraît, en effet, avoir provoqué Hermann Contract à ce genre de recherches.

L’histoire soulève à peine le voile qui cache la figure d’Hermann Contract et, cependant, nous la devinons singulièrement touchante.

Hermann naquit en 1013 à Reichenau ; contrefait dès l’enfance par la paralysie, on le surnomma le Contracté (Contractus). Il mourut en 1054, à quarante-et-un ans, laissant un Traité d’abague (Arithmétique pratique), un écrit sur le jeu mathématique inventé par Boëce et nommé Rithmomachia, enfin le livre sur l’astrolabe dont nous allons nous occuper.

Parmi les nombreux manuscrits où se rencontre ce livre De compositione astrolabii, il en est un qui appartient à la collection Digby, conservée à la Bibliothèque d’Oxford ; ce manuscrit porte une note, écrite par un anonyme en qui tout montre un homme fort bien informé de ce qu’il avance ; cette note nous fait connaître en ces termes les circonstances où Hermann a écrit son ouvrage [4] :

« Gerbert avait composé un certain livre sur l’astrolabe qui, au

1. Bibliothèque nationale, fonds latin, ms. no 17868.

2. Gerberti Èpistola 2$’. Lupito Barchinonensi ; éd. Bubnov. p. 101.

3. Gerberti Opéra rnathematica, éd. Bubnov ; Appendix V : Fragmentam libelli de astrolabio, a quodam (an Lupito Barchinonensi) ex Arabico versi ; pp. 870-375.

5. Bubnov, Op. laitd., p. n3, D.

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