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LE TRIBUT DES ARABES


libéraux qui formaient le trivium et le quadrivium ; la Grammaire, la Logique, la Rhétorique, l’Arithmétique, la Musique, la Géométrie et l’Astronomie sont successivement décrites sous les figures de sept vierges.

La Géométrie, pour donner idée de sa valeur, enseigne le moyen de résoudre quelques problèmes pratiques, de mesurer la hauteur d’une tour ou la profondeur d’un puits.

L’Astronomie ne se sépare point de l’Astrologie. « Elle apparaît dans une lumineuse splendeur [1] ; une multitude d’yeux s’ouvrent à la surface de son corps [2] ; dans la main droite, elle tient l’alidade, dans la gauche, l’astrolabe ; aux hommes intelligents, elle explique tout ce qui, à l’intérieur de la sphère inerrante, a le mouvement et la grandeur qui conviennent au Ciel. Sa science embrasse et décrit la forme du Monde, le nombre et la grandeur des cercles [des astres errants], les distances des orbes, les cours des planètes, la position des signes ; elle trace les parallèles et les colures [3] ; elle divise, par une savante mesure, le Zodiaque en douze parties ; elle n’ignore ni la grandeur des étoiles, ni l’opposition des pôles, ni l’extension des axes.

» Si un homme pouvait s’approprier cette Astronomie, rien ne lui serait caché non seulement en l’état présent des choses du inonde inférieur, mais encore en leurs états passés ou futurs. En effet, les êtres animés supérieurs et divers sont le principe et les causes des natures inférieures ».

Telle était, en la puissance de l’Astrologie, la confiance du traducteur des Tables Kharismiennes.

Outre ces Tables, Thierry de Chartres et ses collègues avaient acquis la connaissance des Tables, des Canons et du Planisphère de Ptolémée.

Nous ne connaissons pas le traducteur qui avait mis en Latin les Tables et les Canons de Ptolémée ; en revanche, nous savons comment le Planisphère du même astronome était venu aux mains de Thierry de Chartres ; celui-ci le tenait d’un traducteur célèbre, son élève, Hermann, que l’on nommait souvent le Second, Herimannus secundus, afin de le distinguer d’Herimannus contractus [4].

1. Adelardi Bathensis Op. laud., éd. cit., pp. 3i-32.

2. Les artistes ont fort longtemps conservé l’habitude de représenter l’Astronomie sous la figure d’une femme dont le corps porte une multitude d’veux.

3. On nommait ainsi les deux méridiens de la sphère des étoiles fixes qui passent l’un par les points équinoxiaux, et l’autre par les points solsticieux.

4. Il convient également de distinguer Hermann Contract et Hermann le Second d’un Hermann l’Allemand qui vivait au xm* siècle.

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