des étoiles fixes ; ils ont supposé que la tête du Bélier et que la
tête de la Balance avaient un mouvement dirigé tantôt en avant
et tantôt en arrière ».
Au-dessus des neuf cieux mobiles, qui constituent le firmament, se trouvent des eaux [1].
Ces eaux ne sont pas à l’état liquide ni à l’état de vapeur [2] ; elles ne sont pas fluides ; elles constituent une masse éthérée parfaitement transparente et immobile, séparant les neuf cieux mobiles d’une autre partie du Monde qui est dénuée de tout mouvement ; cette dernière partie, c’est l’Empyrée.
L’Empyrée, le plus noble de tous les cieux, est le séjour des esprits angéliques et des âmes bienheureuses [3].
L’Empyrée est immobile [4] ; il est, en effet, le lieu du bonheur pur et parfait ; étant exempt de toute misère, il n’éprouve aucun besoin.
Or tout mouvement a pour origine un besoin ; le mouvement local n’existerait point si le mobile n’éprouvait le besoin du lieu qu’il cherche à atteindre par ce mouvement.
L’Empyrée, exempt de tout besoin, demeure donc dans un perpétuel repos.
Ce repos, d’ailleurs, sied à la majesté de Dieu « Il est des gens [5] selon lesquels la matière générale et corruptible qu’enserre l’orbe de la Lune est dans la main du Créateur tout puissant comme l’argile est entre les mains du potier (Ils entendent par là que cette matière est soumise au bon plaisir et à la volonté de Dieu). Quant à tout ce qui se rencontre depuis le huitième ciel jusqu’à cette matière, c’est-à-dire quant aux huit cieux mobiles, ils les placent sous le commandement et dans l’obéissance du Créateur, comme une roue ou comme des roues multiples sous le pied d’un potier. Ils montrent par là la courte vue de leur intelligence… Ils n’imaginent le Monde qu’à la ressemblance d’un atelier de
1. Gullielmi Alverni De Universo, Partis primæ pars I, cap. XXXVIII, XXXIX,
XLIi. XLIII.
2. Gullielmi Alverni De Universo, Partisprimæ pars I. cap. XLIII ; éd. i5i6, vol. II, fol. CXV, coll. cetd ; éd. 1674, 1.1, p. 64o.
3. Gullielmi Alverni De Universo, Partis primæ pars I, cap. XXXII et cap. XL1V.
4 Gullielmi AlverniDe Universo, Partis primæ pars I, cap. XXXII, éd. i5iô, vol. II, fol. CVII, col. d, et fol. GVIII, col. a ; éd. 1674 » p. 627 ; cf. : capp. XXXIII et XXXIV.
5. Gullielmi Alverni De Universo, Partis primæ pars I ; éd. i5i6, vol. II, fol. CXVII, col. b ; éd. 1674, t. I, p. 640.