» et, pour ainsi dire, des reliques ». Ailleurs, il affirme [1] avoir conféré
avec Guillaume de Rubruquis à son retour de la Terre-Sainte,
ce qui reporterait encore plus loin soft départ de France, Guillaume
n’ayant pu revenir de son ambassade chez les Tartares avant
l’année 1234. »
Nous pouvons donc affirmer que Roger Bacon était à Paris au voisinage de l’an 1250 ; c’est à ce moment que, simple maître ès arts, il a dû examiner, au sujet de diverses œuvres d’Aristote, les questions conservées par le manuscrit d’Amiens.
Partant, ce manuscrit est, comme nous l’avons dit, une source précieuse et abondante de renseignements sur l’état des études,, dans la Faculté des Arts de Paris, au milieu du xiiie siècle. À cette source, nous aurons bien souvent occasion de puiser. Pour le moment, nous lui demanderons ce qu’à leurs élèves, les maîtres de la rue du Fouarre découvraient de la science astronomique ; et nous verrons que ce qu’ils en disaient se réduisait à fort peu de chose.
Dans ces questions, Bacon traite à deux reprises du mouvement des astres ; en premier lieu, lorsqu’au cours de sa seconde série de questions sur la Métaphysique, il en vient à commenter le XIe livre ; en second lieu, dans sa seconde série de questions sur la Physique, lorsqu’il discute le VIIIe livre. C’est dans cet ordre que nous résumerons ces deux exposés, car c’est assurément l’ordre chronologique dans lequel ils se sont succédés.
La seconde série de questions sur la Métaphysique consacre douze questions consécutives aux mouvement des cieux. Voici comment ces questions sont libellées dans le manuscrit d’Amiens [2] :
Quæritur primo eu jus artiflcis sit considerare de molibus corporum cælestium.
secundo quæritur utrum sint plures orbes.
tertio quæritur utrum sint plures orbes secundum numerum et secundum speciem.
quarto quæritur utrum orbes sint continui.
quinto quæritur utrum stellæ, quæ sunt in illisorbibus sicut partes, moveantur.
sexto quæritur utrum omnes orbes et stellæ eorttm ab eodem movente moveantur.
septimo quæritur utrum omnes planetæ et erraticæ cum suis orbibus ab eodem motore moveantur.
1. Rogeri Bacon Op. laud., pars IV ; éd. Jebb., p. 191 ; éd. Bridges, vol. I, p. 305.
2. Ms. cit., fol. 171, col d, à fol. 173, col. a.