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Page:Duhem - Le Système du Monde, tome III.djvu/295

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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE


déclaration où le même traducteur nous dit : « Dieu sait que moi, Guillaume l’Anglais, citoyen de Marseille, exerçant la profession de médecin, et surnommé l’astronome e.n vertu de ma science, à partir d’un bien débile principe, j’ai, pendant six ans, fatigué mon intelligence autant qu’il m’a été permis, au sujet de cet ouvrage, dont j’ai fait une forte étude et conçu une image claire… Cet ouvrage a été terminé en l’année du Seigneur 1231, le second jour de janvier. Je prie Celui qui voit ce traité et tous mes autres traités, afin qu’il nous dirige et nous orne ; que Dieu, qui voit tous vos actes, les dirige, et qu’il multiplie les vrais savants. »

Guillaume l’Anglais, citoyen de Marseille, médecin et astronome, était donc un contemporain de Michel Scot, de Guillaume d’Auvergne et de Robert de Lincoln. Les traités que nous venons de citer ne sont pas les seuls qu’il lui faille attribuer ; il vient de nous apprendre lui-même qu’il en avait composé d’autres ; les collections de manuscrits conservées dans les diverses bibliothèques de l’Europe nous en offrent plusieurs.

Voici d’abord un livre d’Astrologie médicale, l’Aslrologia de urina non visa, dont on trouve des exemplaires à la Bibliothèque de l’Aula Maria Magdalena d’Oxford et à la Bibliothèque Vaticane [1].

Dans le préambule de cet ouvrage, Guillaume, s’adressant à son frère ou à son cousin {mi germane) qui a, autrefois, étudié avec lui à Marseille, se présente au lecteur dans les termes mêmes qu’il employait à la fin de son écrit De stellis fixis : « Ego Gullielmus (ou Willelmus), natione Anglicus, professione médiats, ex scientie merito astlronomus, nunc autem curiæ Marsiliensis [2] ».

Bien souvent, les manuscrits désignent simplement Guillaume l’Anglais par le surnom de Marsiliensis ou Massiliensis, précédé parfois de l’initiale IF. ou de rabbréviation Willel. Ainsi un manuscrit conservé à Erfurt [3] donne le traité Astrologia de urina non visa en nommant l’auteur : Marsiliensis. Un autre manuscrit de la même bibliothèque contient [4] un traité dont le titre est le suivant : Scripta Marsiliensis super Canones Archazelis [5]. Ainsi

1. Steinschneider, Études sur Zarkali (Bulletino... da B. Boncompagni, t. XVII, 1884, PP- 775-776). Fabricius attribue ce traité à Guillaume Grisaunt, médecin à Marseille vers L’an i35o (Fabricii Bibliotheca latina mediœ et intimer œtatis, 2e éd., Florent., i858, t. III, p. i3o et p. Cette attribution est évidemment erronée.

2. Un manuscrit que nous avons eu en mains porte : Ciuis massiliensis.

3. Steinschneider, Études sur Zarkali (Bidletino… da B. Boncompagni, t. XX, 1887, p. 679).

4. Steinschneider, ibid.

5. Un fragment de cet écrit a été publié par Maximilian Gurtze [Maximilian Curtze, Urkunden sur Geschichte der Trigonométrie im christlichen Mittelalter. 3 s(Bibliotheca mathemalica, 3esérie, t. I, 1900, pp. 349*352)].

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