allons le savoir. Après avoir copié une phrase[1] qui appartient à
la dernière question, mais n’est pas la dernière de l’ouvrage, le
scribe a écrit cette mention : « Expliciunt questiones de spera edite
a magistro Bernardo de Trilia. »
Une table des questions traitées[2] est suivie[3] de la fin de la dernière question qui se termine par cette invocation[4] :
«… A centro deferentis solis usque ad celum ad quem nos perducat F. dei benedictus in secula seculorum. »
Puis, tout aussitôt, nous lisons cette nouvelle mention :
« Explicit tractatus de spera editus a magistro Bernardo de Trilia conventus nem [aussi]. »
Quel personnage était ce Bernardus de Trilia du couvent de Nîmes, les PP. Quétif et Échard vont nous le dire[5].
Bernard de Trille était né à Nîmes vers 1240 ; en 1263, il fut admis comme alumnus au couvent des Frères prêcheurs de sa ville natale ; il avait auparavant, à Montpellier peut-être, revêtu la robe dominicaine. Ce fut, dans son Ordre, un personnage éminent, dont le nom revient souvent au cours des délibérations des chapitres généraux ou provinciaux.
En 1266, le chapitre provincial de Limoges confie à Bernard de Trille la seconde chaire de Théologie au gymnase général de Montpellier ; en 1267, le chapitre provincial de Carcassonne le transfère dans la même chaire en Avignon. Frère Bernard dut alors, sans doute, passer deux ou trois ans à Paris, afin d’y poursuivre l’étude et l’enseignement de la Théologie ; après ce stage, prescrit par les règlements de l’Ordre, le chapitre provincial de Castres le nomme second définiteur de sa province. De 1280 à 1282, nous le trouvons à Paris, où il donne des lectures sur les Sentences. En 1288, le chapitre général de Lucques nomme Bernard de Trille définiteur de la province de Toulouse ; en 1290, pendant l’absence du prieur provincial, le chapitre général de Pamiers confie au dominicain nîmois le vicariat de sa province ; en 1291, au chapitre général de Palencia, nous le voyons renommé défîniteur de la province de Toulouse, et confirmé dans la dignité de supérieur provincial ; mais en 1292, au chapitre général de Rome, il est destitué pour avoir trop vivement défendu le maître général Munio, révoqué par le pape Nicolas IV.