inférieures ; j’entends parler du mouvement qu’on appelle le
mouvement du centre de l’épicycle sur l’orbite excentrique et
inclinée ; le mouvement d’un excentrique inférieur peut être considéré
comme le résultat d’un mouvement propre et de tous les
mouvements des excentriques plus élevés ; l’inclinaison de ce
mouvement peut être regardée comme la somme d’une inclinaison
propre et des inclinaisons de tous les mouvements précédents ;
prenons, par exemple, le Soleil, qui ne manifeste aucune inclinaison
ou latitude ; si l’accumulation des inclinaisons des astres
plus élevés y faisait apparaître une inclinaison ou latitude, on
imaginerait un épicycle qui porterait le Soleil et ferait varier uniquement
sa latitude, de manière à compenser exactement la latitude
précédente ; ou bien encore on imaginerait plusieurs grandes
sphères qui se mouvraient de telle sorte que le mouvement du
Soleil fût ramené à celui que nous voyons ; et si ces suppositions
ne convenaient pas à tout le monde, on pourrait imaginer [entre
les orbes des diverses planètes] des orbes, d’épaisseur variable
d’un point à l’autre, qui demeureraient immobiles ; on ne serait
plus obligé dès lors, de regarder les mouvements des sphères
inférieures comme composés de tous les mouvements des sphères
supérieures, et, cependant, on éviterait que les sphères eussent
à se diviser ou à se compénétrer ou que le vide eût à se produire ».
Dans le système d’Ibn al Haitam, chaque orbe déférent excentrique est contenu par deux orbes et chacun de ces orbes est limité par deux surfaces sphériques qui ne sont pas concentriques. Reprenant les objections d’Averroès contre les corps intermédiaires de Tbâbit ben Kourrah, Bacon déclarait inutiles ces orbes contenants, puisqu’ils n’ont aucun mouvement propre ; il les déclarait incompatibles avec la simplicité et l’homogénéité des cieux.
« Ces sphères, répond Bernard de Verdun, ne sont pas les résultats d’hypothèses superflues, car les mouvements des autres sphères les requièrent à titre d’objets nécessaires. Nous retrouvons ici ce que nous constatons dans tous les êtres de la nature ; dans chacun de ces êtres, il y a quelque chose qui en est le principal, et aussi certaines choses qui s’y trouvent seulement en vue de cette chose principale. Il en est, de même, dans les objets artificiels ; toutes les parties d’une cithare ne produisent pas de son ; mais s’il n’y avait pas, dans la cithare, ces parties qui ne sont pas sonores, les autres parties ne résonneraient pas. Pour la même raison, il y a dans les animaux des os qui sont, par eux-