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Page:Duhem - Le Système du Monde, tome III.djvu/527

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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE


netarum cursibus in tempus futurum extendit, altera vero ejus pars, cujus videlicet ratio ad meridiem urbis Londoniarum contexitur, ab anno domini 1150 sumpsit exordium. »

Nous avons dit[1] que l’anglais Adélard de Bath avait traduit les Tables hharismiennes, qui sont, en très grande partie, consacrées à la Trigonométrie et, en partie, à l’Astronomie ; dans un manuscrit de cette traduction[2], conservé à la Bibliothèque Bodléienne d’Oxford, la table de concordance entre les années arabes et les années chrétiennes commence au 1er janvier 1126, ce qui nous donne approximativement la date delà version faite par Adélard.

Robert de Chester fit une révision des Tables kharismiennes relatives à l’Astronomie[3] ; comme il l’avait fait pour une partie des tables d’Al Battani, il y réduisit les équations des planètes au méridien de Londres. Un manuscrit de la Bibliothèque Royale de Madrid nous conserve ces Tables kharismiennes réduites au méridien de Londres ; elles y portent ce titre :

« Incipit liber Ezeig id est chanonum Alghoarizmi per Adelardum Bathoniensem ex arabico sumptus et per Rodbertum Cestrensem ordine digestas. »

Dans le corps de l’ouvrage, se lit cette indication : « He autem adjectiones omnes juxta civitatem Londonie in hoc libro computantur et mediis cursibus planetarum adiciuntur. »

Le manuscrit de la Bibliothèque Royale de Madrid où se rencontre cette œuvre de Robert de Rétines contient[4] d’autres tables « Super mediam noctem Herefordie. » De ces tables astronomiques, M. Haskins nous dit[5] qu’elles avaient pour fondements les Tables de Tolède et les Tables de Marseille. De ces dernières tables, une particularité marque l’influence. Comme les Tables de Marseille, les Tables de Hereford ne rapportent pas les mouvements célestes ad meridiem, c’est-à-dire à la partie du méridien qui passe au zénith du lieu d’observation, mais bien ad mediam noctem, c’est-à-dire à la partie du méridien qui passe au nadir de ce même lieu.

De ces Tables de Hereford, quel était l’auteur ?

Avec grande vraisemblance, M. Haskins les rattache à une page unique, que contient un manuscrit du British Museum, et qui porte le titre suivant :

  1. Vide supra, pp. 168-169.
  2. Charles H. Haskins, Op. laud., p. 60, en note.
  3. Charles H. Haskins, Op. laud., p. 64.
  4. Charles H. Haskins, Op. laud., p. 65, en note.
  5. Charles H. Haskins, Op. laud., p. 66.