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L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — II. LES PHYSICIENS

s’exprimaient, vers la fin du xiiie siècle, un Bernard de Verdun, un Guillaume de Saint-Cloud ou un Jean de Sicile, alors que les Tabulæ Alfonsii étaient encore inconnues à Paris.


V
LES Démonstrations sur la théorie des planètes, FAUSSEMENT
ATTRIBUÉES À CAMPANUS DE NOVARE

Georges Tanstatter, professeur d’Astronomie à l’Université de Vienne au début du xvie siècle, a publié [1] certaines tables astronomiques composées par Georges de Peurbach et par Jean de Kænigsberg (Regiomontanus) ; il les a fait précéder de renseignements intéressants sur les travaux de ceux qui l’avaient précédé dans la chaire qu’il occupait. Parmi ces renseignements, souvent précieux pour l’histoire de l’École astronomique autrichienne, nous trouvons une liste curieuse ; c’est le catalogue de tous les manuscrits possédés par le Bohémien André Stiborius, qui avait été le propre maître de Georges Tanstatter, et qui avait composé les préfaces mises par ce dernier en tête des tables de Peurbach et de Regiomontanus.

Parmi ces manuscrits, à côté de l’Epitoma Almaiesti Virduni qui, sous un autre titre, est, sans aucun doute, le Tractatus super totam Astrologiam de Bernard de Verdun, nous en trouvons deux qui sont ainsi désignés : Theorice Campani ; Demonstrationes Campani super theoricas.

Le premier de ces deux manuscrits, la Théorie des planètes de Campanus de Novare, nous est connu ; nous l’avons analysé au Chapitre V [2]. Le titre du second nous laisserait supposer que Campanus, outre ce premier traité rédigé à la demande d’Urbain  IV, avait composé un second écrit sur la théorie des mouvements planétaires

Une collection de traités astronomiques [3], qui fut publiée à Venise, en 1528, par Octavianus Scotus, et à laquelle nous avons déjà fait de nombreux emprunts, contient, du fol. 143 au fol. 152, un écrit qui commence par ces mots : Sequuntur conclusiones

  1. Tabulæ eclypsium Magistri Georgii Peurbachii. Tabula primi mobilis Joannis oe Monteregio. indices præterea monumentorum quæ clarissirni viri Studii Viennensis alumni in Astronomia et aliis Mathematicis scripta relinquerunt, quod si lector hæc te oblectaverint : curabimus ut et alia in lucem bono auspicio aliquando progrediantur (Sine l. a. t.).
  2. Voir : Seconde partie, ch. V, XI ; t. III, pp. 322-325.
  3. Voir la description de ce recueil au t. III, p. note 2.