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L’ASTRONOMIE PARISIENNE. — II. LES PHYSICIENS

Le troisième explicit [1] ne fait que confirmer les renseignements donnés par le second ; mais le dernier explicit nous apprend non seulement que le copiste, Jean Krichpaum d’lngolstadt a terminé son ouvrage à Prague, en 1366, la veille de la fête de Sainte Dorothée, mais encore que Buridan est l’auteur des Questions ; il est, en effet, ainsi conçu [2] :

Expliciunt questiones quatuor librorum Metheororum Byridani, finite Prage anno Domini 13o66to in vigilia beate Dorothee virginis per pedes (sic) Iohannis Krichpaumi de Ingol.

En un tel cas, le texte que nous avons sous les yeux est-il l’œuvre immédiate et authentique de Jean Buridan ? Ou bien, des leçons professées par le Philosophe de Béthune, avons-nous simplement des rédactions écrites par quelqu’un de ses élèves, des reportai#, comme on disait au Moyen Âge ? Dans certains cas, le doute peut se résoudre, et il se résout dans le second sens.

Ainsi en est-il, par exemple, pour les Questions sur le traité de la génération et de la corruption. De ces Questions, certains textes ne portent aucune indication propre à nous renseigner [3] ; mais il en est un que termine cette formule [4] :

Expliciunt questiones super de generatione et corruptione ipsius Byridani reportata per Conradum Verniger de Brixina pro tunc Wienne degentem anno lxxviij die etc.

Si Buridan nous est donné comme l’auteur des Questions, nous sommes avertis que la rédaction n’est pas de lui ; celui à qui-nous devons ces reportata se fait connaître ; c’est un certain Conrad Verniger de Brixen, qui les a écrits à Vienne en 1378.

Sans posséder des indications aussi précises, nous pouvons, dans certains cas, acquérir l’assurance que nous ne lisons pas le texte même de Jean Buridan, mais des reportata ; ainsi en est-il pour les Questions sur la Physique d’Aristote.

Dans un manuscrit de la Bibliothèque (loyale de Munich, ces Questions sont intitulées : Questiones magistri Parisiensis, videlicet Joannis Biridani, super octo libros Phisicorum. Elles se terminent ainsi [5] :

Expliciunt questiones auctoritlate Physicorum et reverendi magistritt Johannis Byridani.

1. Et sic est finis guestiontim tertii libri nietheororuin finite Prage anno domnu 13(16 sabbato die proxima ante festum Purificationis Virginis gloriose (Ms. cit., fol, 56, col. a).

2. Ms. citM fol. 64 » col. b.

3. Tel celui qui est contenu daas le cod. lut. 4^76 do la Bibliothèque-Royale de Munich.

4. Bibliothèque Royale de Munich, cod. lat igSSi, fol. iâ5f col. d.

5. Bibliothèque Royale de Munich, cod. lat. ig55i, fol. 67, col. d.

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