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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

Tu melius scribe, qui dixeris hoc fore vile.

Si melius fuer il, plus libi taudis erit.

Nous possédons par ailleurs, manuscrites [1] et imprimées [2], les Questions authentiques de Buridan sur la Physique d’Aristote ; nous les pouvons donc comparer à la rédaction conservée par le manuscrit de Munich.

Le R. P. J. Bulliot avait bien voulu, à notre demande, faire, pour les deux premiers Livres, cette comparaison ; il nous écrivait : « Dans les deux premiers livres, la Physique contient identiquement les mêmes questions que l’imprimé, sauf, en plus,une question purement métaphysique, de objecto Physicæ, vers le début du premier livre. Mêmes arguments dans l’ensemble, souvent plus complètement développés dans le manuscrit. La rédaction est différente. »

Le manuscrit de Munich nous présente donc bien les Questions que Jean Buridan avait discutées sur la Physique d’Aristote ; mais il ne nous donne pas La rédaction même du maître ; il nous offre seulement la rédaction d’un élève.

Cet élève n’est point nommé. Peut-être pouvons-nous, sinon suppléer à ce silence, du moins désigner celui qui avait rapporté de Paris ces Questions sur la Physique.

Le manuscrit de Munich, en effet, les place aussitôt après une nouvelle traduction des Physiques d’Aristote, dont l’auteur est maître de Oyta, docteur en Théologie [3] ; celui-ci acheva cette version à Prague, en 1383.

Or Henri de Oyta nous est connu.

Henri Totting de Oyta commença ses études à Erfurt [4] ; lorsqu’il vint à Prague, en 1355, il n’était pas encore maître en rhéologie ; à Prague, il reçut ce titre et, en 1362 et en 1366, nous le voyons, dans cette ville, jouer le rôle de cursor Theoloyiæ.

1. Bibliothèque Nationale, fonds latin, ms. no 14723.

2. Aratissimi philosophé reverend Magistri Johannis Buriudani Subtilisime quest innés super octo phisicorarn libros Arisfotelis diligenter recognite et revise A magistro Johanne dullaert de gandavo antea nusquam impresse. Veuuni exuonnnluj’ in edibus dionisi roce parisius in vico divi Jacobi sub divi martini intersignio. Colophon : Hic finem accipiunt questiones reverendi magistri Johannis buridani super octo phisicorum libros impresse parhisiis opera ac industria Magistri Petri le dru Impensis vero honesti bibliopole Dionisii roce sub divo martino in via ad divum Jacobum Anno millesimo quingentesimo mono octavo calendas novembres.

3. Explicit nova translatio Physicorum magistri de Oyta, excellentissimi doctoris in theologia, in die sancti Michaelis anno lxxxiij Prage finita, Johannes Verniger (Bibl. Royale de Munich, cod. lat 19551, fol. 31, col. b).

4. P. Heinrich Denifle, Die Universitäten des Mittelalters bis 1400. Erster Band (seul paru}. Die Entstehung der Universitäten des Mittelalters bis 1400. Berlin, 1883, pp, 592-593.

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