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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

/es/probari per navim in mare

eu Trente.

ta

quid minus eo in eo ; et licet

taiïs motus rideatur perfecte^

non senlilur ; ut equus super

quem quis sedet equitando7 <v

< ?/r qui portât alter/im rirum

eelinfantem. I el ipsum mobile

si videtur, non perfecte senti-

tur ; ut est nac/.s quando a

rento impellitur per vélum et

sine vélo.

transposition d’idées qui s’est

On devine fort bien F étrange

faite en l’esprit de Barthélemy.

Guillaume disait qu un mouvement ne peut être perçu par nous, observateurs de ce mouvement, si ce n’est à l’aide [per) d’un objet mobile ou moins mobile qui nous serve de terme de comparaison ; le malheureux Barthélemy a compris qu’un mouvement pouvait être senti /w un être immobile ou un être mobile (/>cr immobile vel per mobile) ; cet étrange contre-sens, qui aboutissait à un truisme. Fa empêtré dans un inextricable enchevêtrement d’explications et d exemples ineptes ; telles ces distinctions de inouve* ments qui sont vus, mais non sentis ; telle encore cette phrase sur le navire que le vent pousse avec voile ou sans voile ; Guillaume avait, fait allusion à l’exemple classique du navire qui vogue en pleine mer, et dont le mouvement ne peut être déterminé, faute de repères fixes ; c’est ainsi qu’il a été compris ! Le Ilepl Sioaçsar/ n’a pas été seul à fournir, tant s’en faut, la matière du Trac talus Sphærw. Pour composer ce traité, Barthélemy s’est inspiré des ouvrages de divers astronomes. Mais l’inintelligence dont il nous a donné des preuves mm douteuses, en interprétant à sa guise les pensées très simples et très claires de Guillaume de Conciles, nous fait prévoir qu’il a mal compris les traités astronomiques qu’il a lus. On pourrait dire qu’il ne les a pas compris du tout et se demander même s’il a cherché à les comprendre ; de-ci de-là, il leur emprunte une phrase, une définition, un nombre ; puis il noie ces emprunts dans les flots d’un discours qui excelle à parler beaucoup pour ne rien dire. L’étalage d’érudition qu’il fait en citant une foule d’auteurs n’empêche pas toujours d’apercevoir que que grosse erreur où s’affirme l’incompétence de notre Astronome ; ainsi en est-il dans ce passage1 sur la précession des équinoxes ; t. Enrico Narducci, O/j. taud., p. 96. =

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