Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IV.djvu/233

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
227
L’ASTRONOMIE ITALIENNE

dence, par l’effusion de sa lumière, le maintient en un perpétuel repos :


« La Providenzia, che cotanto assetta,
Del suo lume fa il ciel sempre quieto,
Nel qual si volge c’ ha maggior fretta. »

Ce ciel le plus rapide précède le ciel des étoiles fixes, à l’intérieur duquel se trouvent leseieux des planètes, comme le marquent les vers suivants[1] :


« Dentro dal ciel della divina pace
Si gira un corpo nella cui virtute
L’esser di lutta suo contento giace.

Lo ciel seguente, c’ ha tante vedute
Quell’ esser parte per diverse essenze
Da lui distinte e da lui contenute.

Gli altri giron per varie differenze
Le distinzion, che dentro da sè hanno,
Dispongono a’ lor fini, e lor semenze. »

Il n’est rien là que nous n’ayons lu, sous une forme plus détaillée, au Convito. Il Convito est, assurément, la meilleure explication des allusions astronomiques qui se rencontrent au Paradis.

Par un seul point, les doctrines astronomiques que Dante professe en ces deux œuvres semblent différer. Au Convito, l’auteur adhère nettement à i enseignement de Ptolémée touchant le mouvement lent de la sphère des étoiles fixes ; au Paradis, il paraît admettre la théorie de l’accès et du recès.

Dante, conduit par Béatrice, est parvenu au sein du premier mobile, qui est la neuvième sphère :

« Si uniformes[2] en sont les parties les plus voisines et les plus hautes que je ne puis dire laquelle Béatrice me choisit pour lieu.

» Mais elle, qui voyait mon désir, commença, si joyeuse et si riante, qu’en son visage il semblait que Dieu jouît :

« La nature du monde, qui tient en repos le milieu, et autour meut tout le reste, commence ici comme de son terme.

» Et ce ciel n’a d’autre lieu que l’entendement divin dans lequel s’allume l’amour qui le meut, et la vertu qu’il verse.

  1. Dante Alighieri, Il Paradiso, II, 102-111.
  2. Dante Alighieri, Il Paradiso, XXVII, 100-1188. La traduction est celle de Lamennais (Lamennais, Œuvres posthumes. Dante, Divine Comédie. T. II,a Le Purgatoire ; le Paradis. Paris, 1863, p. 478).