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L’ASTRONOMIE ITALIENNE

l’état de manuscrit, et la Bibliothèque Nationale en possède un exemplaire 1 que nous avons étudié.

A la dernière paye de ce texte manuscrit, après le mot : Finis 7 nous lisons2 : Scri/wit Peints Cottensis, Le copiste a tenu à nous laisser son nom ; il était, sans doute, lier de son œuvre ; il n’avait conscience ni de sa déplorable écriture, qui a tracé un grimoire presque illisible, ni de son ignorance crasse de toute grammaire latine, qui rend ses phrases fort difficiles à interpréter, après (pi on les a péniblement déchiffrées*

A force de patience, cependant, on peut, des griffonnages et des solécismes de Pelrus Collensis, faire saillir les traits essentiels de la pensée de Pierre d A ha nu et reconstituer le Lucidator Asti’onumiœ. Nous allons insister quelque peu sur l’étude de ce livre ; c’est, en effet, la seule œuvre astronomique importante qu’au XIVe siècle, nous offre l’Italie.

L’ouvrage commence a par un court Praœmium que nous avons dû deviner plutôt que déchiffrer. Pierre d’Abano y remarque que la Science astronomique présente une foule de points douteux ou contestés ; il énumère les principales causes de ces ambiguïtés et de ces désaccords : Immense étendue de la science ; erreurs du sens de la vue cl défauts des instruments dont elle fait usage ; observations répétées, pénibles et coûteuses qu’elle exige ; critiques incompétentes de gens qui n entendent pas bien les doctrines de Ptolémée cl des autres astronomes illustres. « Il m’a donc semblé bon, poursuit fauteur, de composer une édition relative à cette science, où fussent éclaircis, autant que possible, les désaccords et les difficultés qui s’y rem ontrent ; une édition qui lui permit do résister à ses adversaires. Cet ouvrage, il m’a plu de l’appeler le Lucidator de ces difficultés ». Une phrase à peu près illisible explique, croyons-nous, que le Lucidator se proposait d’éclaircir aussi bien P Astrologie judiciaire que l’Astronomie des mouvements ; cependant, c’est de cette dernière seule qu’il est question au texte, vraisemblablement incomplet, que nous devons à Petrus Collensis.

« J’ai observé dans la forme, poursuit Pierre de Padouc, la même méthode et le même procédé de distinction que j’ai tenus au Concidiatur niedicinalium Hliunt. »

Cette dernière phrase suggère une réflexion quelque peu embaru Bibliothèque Nationale, fonda latin, ms. n° 2398. fol, 99, r°, à fol, 120, v°. a. Ms. cil , fol, cul. c.

3. Jh. cit., fol. 99, coL a ; Ouomatn asirulQgyce considéraiionis ambiguë taies el discolie...