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L’ASTRONOMIE ITALIENNE

I ? AST RO.XOM IE I l ALI E N A E

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septième différence, niais qu’il l’a remplacée par un traité, précédemment composé, sur le mouvement de la huitième sphère. Or, au paragraphe précédent, nous avons vu qu’en 1303, Pierre d’Abano avait rédigé un Tractatus de nwlu octavæ sphæræ. Sans doute, selon l’intention primitive de l’auteur, ce traité était entièrement distinct du Lucidalor, car, au Concilialor, il mentionne 1 2 ces deux ouvrages à côté l’un de l’autre : « Ce« declaravi ht edi tione finie cou-simili guam in Astrologia composui ; unde etiam spéciale tractation cum ins ira ment o male rial i ostensivo conslruxi. » Mais on peut fort bien concevoir que ce traité spécial, antérieur au Lucidalor, ait été repris dans le Lucidalor pour en former la septième différence.

Divers indices viennent confirmer cette supposition. Prosdociino de’ Beldomandi nous apprend que le Traité du mouvement de la huitième sphère, commençait par ces mots : « Quoniam jitxla Ploleniæum... » Or la septième différence du Lucidalor commence ainsi 3 : « Quoniam juxta Plolomei sententiam. .. »

Au Conciliateur des différences, Pierre d’Abano attire l’attention 3 sur une conséquence du mouvement de précession de l’auge du Soleil : « Au solstice d’hiver, les jours sont plus longs et les nuits plus courtes qu’autrefois ; le contraire a lieu au solstice d’été, comme je l’ai démontré au Traité de la huitième sphère (ut in tractalu octavæ demonslravi- sphæræ). » Or cette considération se trouve, en effet, développée dans la septième différence du Lucidalor

  • , et l’auteur y attache quelque prix, car il termine ainsi son

exposé : « Ex guo in admirations, diutius deduclus, in liane consideracionem perveni. »

Nous pouvons donc, semble-t-il, regarder cette conclusion comme très probable : Au lieu de faire, de la septième différence du Lucidalor, l’objet d une rédaction spéciale, Pierre d’Abano sest contenté d’y reprendre son ancien Tractatus de motu octavæsphæræ. Il a eu soin, cependant, d’apporter à ce traité les retouches nécessaires pour le remettre à jour. Ainsi la détermination, faite en I année 1303, du déplacement de la huitième sphère a été remplacée par une détermination nouvelle faite en l’année 1310*. 11 y a plus, il y a inséré des renvois à ce que le Lucidalor avait dit sur le même sujet. A propos des observations d’Ilipparque et 1. Pétri de Apono ConciZia/ordi/Terenhûrurn, Diff. IX. 2. Ms. cit., fol. 122, col. Î1 .

3. Pétri de Apono Conci/iaZor Jijye/wt/iarttziïj Diff. IX. /j. Ms. cit., fol* îaf), col a*