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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

il suit le développement au travers des essais d’Eudoxe, de Galippe et d’Aristote. Ces agencements de sphères sont combinés de manière « à sauver ce qui apparaît des mouvements célestes » ; ces sphères « se meuvent de telle sorte qu elles rendent ce que tout le monde voit, mais eu évitant toute division des orbes et tout désordre en leur mouvement. »

Ce système, néanmoins, ne sauve pas toutes les apparences célestes ; il est inconciliable avec les variations du diamètre apparent du Soleil, delà Lune et des planètes’. Après ce système d’Eudoxe, de Galippe et d’Aristote, vient celui d’« Alpétrans »-, qui « s’efforce de sauver, par des sphères concentriques, cc qui apparaît en Astrologie ». Mais, « pas plus que les précédents3, Alpétragius n’est parvenu à remire les apparences » ; il n’a pu expliquer «pourquoiun même astre parait tantôt plus grand et tantôt plus petit ». Pierred’Abano raille finement la position hybride qu’a prise Al Uitrogi : « Il est comme la colombe que sa taille empêche d’associer au loup et sa blancheur au corbeau. Il a voulu tenir, en quelque sorte, le juste milieu entre Aristote et Ptolémée... et il ne peut être accordé ni à l’un ni à l’autre. »

« Plutôt donc qu’aux autres astronomes ;, il faut acquiescer à Ptolémée el à scs successeurs qui admettent les excentriques et les épicycles ; en effet, ils rendent compte, d’une manière suffisante, des apparences, et cela avec le moindre nombre de mouvements (tanguant su/ficicn/er paucioribux apparcnlia reddentibus). C’est pourquoi Simplicius déclare « qu’il faut suivre de préférence les » derniers astronomes, car ils sauvent plus complètement les apparences, bien qu’ils ne les sauvent, pas d’une manière parfaite ». 11 ajoute que « les suppositions de Ptolémée sont plus simples que celles des astronomes précédents ; elles n’exigent pas un aussi grand nombre de corps célestes ; elles sauvent certaines apparences, celles, en particulier, qui concernent la variation de distance des astres à la Terre (profunditas) et l’irrégularité du mouvement ; mais elles ne sauvent pas l’axiome d’Aristote selon lequel tout corps qui se meut circulairement tourne autour du milieu du Monde . » toutefois, je me demande avec étonne¬ »

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ment pourquoi Simplicius dit que la position de Ptolémée sauve quelques apparences, mais ne les sauve pas toutes, bien qu’elle en foL i j4, col. cl,

fol, ii/j, col. b,

fol. i io, col. a.