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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

déplace les orbes d’un degré en peut ans, 11 ajoute 1 2 * 4 5 qu’il a l’intention de reprendre, en la Théorie des planètes, l’étude de ce mouvement : « Ut in theorica planetarum continetur, et motus octave spere de predtetis omnibus clarius distinguere intendimus in fine Theorice planetarum. » D’ailleurs, cette théorie du mouvement <le la huitième sphère, que l’auteur annonçait également d en sa Théorie des planètes, ou ne l’y rencontre aucunement. Il est manifeste que la Theorica planetarum a été composée après la Theorica distanliarum, et que 1 auteur n y a pas inséré tout ce qu’il avait promis d’y mettre.

Les diverses pièces qui composent l’œuvre astronomique d Andalô di Negro ne portent point de date et, en général, aucune indication ne permet de deviner la date absente. 11 faut faire exception pour les Canones sur Almanach de Profatius. Au chapitre intitulé De revolutiombus argumenti, notre auteur explique à son lecteur comment il devra faire usage des laides de Profatius, qui ont 1 an 1300 pour point de départ, lorsqu’il voudra déterminer les révolutions de l’argument de la Lune : « Là, dit-il où se trouvait écrit 1300, qu’il écrive 1323, car la première révolution finit au cours de l’an 1323 (m anno 1323 imperfectd) ». Cette année 1323 doit être l’année même où les Canones ont été composés, ou précéder de peu cette dernière. Andalô di Negro, dont Boccacc prisait si haut la science astronomique, était le dernier des ignorants. De son extrême ignorance touchant les ouvrages dont il parlait, nous pouvons citer un curieux témoignage. Notre Génois nous rapporte dans scs Canons sur Almanach de Profatius, à quelles critiques cet ouvrage était en butte : « 11 faut bien remarquer que certains modernes reprochent injustement à Profatius la composition de cet Almanach ; ils prétendent qu’il il a pas exactement tenu compte de tout ce qu’il fallait considérer et prévoir, car les Tables de Tolède, à. l aide desquelles, disent-ils, cet Almanach a été composé, ne donnent pas les véritables mouvements des planètes, par suite de la longueur du temps écoulé depuis leur construction. » A ces critiques, qui lui semblent injustes, Andalô répond en ces termes “ :

1. Ms. cit,r foL 98, coL b.

2. Ms. cil., Fol. 12, coL d.

3* Ms# cit., fol. col* a.

4. Canones s«^)cr -A Z/na/unVt /’ra/a/ù a Do/nino Andalô de Nigro db Janua ; ms, ciL, foL yi, coJ# d#

5. Ms. cit., fol. 72, coll. a et b.