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L’ASTRONOMIE ITALIENNE

« Nous dirons à ces détracteurs que Prolatius a 1res bien el très exactement opéré ; il a pris pour fondement de ce livre les Tables de Tolède qu’Alphonse, roi sérénissime de Castille, a fait de nouveau corriger et rectifier avec beaucoup de soin et d’attention, eu la ville et dans la tour de Tolède, par ses astronomes, à l aide d’instruments multiples et variés, et pendanl très longtemps ; cette besogne tnt faite, croyons-nous, avec plus de diligence et de sollicitude ([uc les autres modernes n’en ont apportées à leurs recherches. La correction de ces tables lut achevée en l’année 1272 de N. S. J.-C. ; de cette époque jusqua celle où Profatius a composé son A/w«nnc/i, il ne s’est donc écoulé que vingt-huit ans. En ce temps, l’erreur que les modernes prétendent découvrir dans les Tables de Tolède i pose produire ; à moins peut-être qu’ils no parlent des anciennes. »

Ou demeure confondu devant l’accumulation d erreurs que renferme ce court passage. Lorsque les astronomes de son temps parlent des Tables de Tolède^ Andalô n entend pas leur langage ; il ignore que ce nom désigne toujours les Tables d’Al Zarkali ; i ! croit qu’on l’applique aux Alphonsines. Il ignore également que les Tables Alphonsines ont pour point de départ l’année 1252 et non pas 1 année 1272. — Enfin, alors qu’il compose des Canons sur T Almanach do Profatius, il ne sait pas de quelles tables le savant rabbin s’est servi pour1 dresser son Almanach ; le préambule de cet ouvrage désignait cependant ccs fables avec une entière clarté. Et toutes ccs erreurs étaient commises en 1323, par1 un contemporain de Jean, de Murs et de Jean des Linières ! Naturellement, lorsque Andalô emprunte quelque donnée aux Tables de Tolède, il est persuadé que cette donnée vaut encore pour le jour où il écrit ; à l’obliquîté de l’écliptique, il attribue comme valeur 23n3l)’3(V « car, dit il -, telle est la plus grande déclinaison du Soleil à partir de l’équateur ; bien qu’au livre 1. chapitre XIII, de YAhnayesle. on attribue à cotte déclinaison 23fl51/20". »

Il m1 conclut nullement de cette remarque que I tibliquilé de r.édiptique soit variable, et 11 ne fail aucune allusion à la Ihéorîe par laquelle les astronomes de son temps expliquent ccttc variation.

De la théorie que le Tracfahts de mot a uclav^r sphær<e attribuait à Thàbit ben Kourrah, Andalô ne semble connaître que le nom ; i. 7’raclutas spere seeundum magnijicum mililem el dominum Axualom ;m. Gap# IX, De circuli s spere. Ms. cit+, fol. 3, col. d.