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L’ASTRONOMIE ITALIENNE

gnement à Padoue1 ; mais sou séjour eu [ Université où il s était illustré n’est pas de longue durée ; il meurt le 15 juin I i29 -, Le récit de la vie de Paul de Venise, tel que les recherches de M, Police Moniigliano nous ont permis de le conter, les honneurs et les louanges accordés au Professeur de Padoue, les luttes ardentes auxquelles il a pris pari, tout semble concourir à nous montrer en lui un penseur puissant, original et audacieux. Combien différente est l impressicui que nous éprouvons lorsque nous lisons ses nombreux et volumineux ouvrages !

Jamais, peut-on dire, el sur aucun point, Paul de Venise na formulé nue doctrine qui fût sienne ; jamais, meme, il ifest parvenu à se rallier franchement et clairement à la pensée d’autrui. Parti, semble-t-il, de PAverroïsme, instruit plus tard du Nominalisme parisien, il parait avoir perpétuellement oscillé entre ces deux tendances contraires, compilant, résumant, copiant des raisonnements qu’il comprenait mal, qu’il faussait lorsqu’il croyait les reproduire, et qu il ne parvenait pas à mettre d’accord les uns avec les autres.

Trois des ouvrages qu il a composés ont trait a P Astronomie-Le premier est F écrit intitulé composilione mundi. De celui-là, nous avons suffisamment parlé dans ce (pii précède3 ; nous avons dit, en effet, et prouvé qu’il n était qu’une traduction latine abrégée du traité Delta cumposizione de ! mon do composé par lîistoro d’Arezzo ; le seul qualificatif qu il mérite est celui de plagiat. Le second ouvrage où Paul dr Venise parle d Astronomie, est celui qui a pour titre Nu/H/z/a /o/nt.s philosophür. Comme l’indique ce titre, c’est un traité complet où, successivement, sont passées en revue les diverses parties de la Philosophie péripatéticienne : La Physique, le /)e ? 6’æ/o r/ J/zzzuZo, le /te generatione el corruplione, les le De anima, les Puera aalueatia et la J/é/rz/jAy.szy/ze, Le succès de celte sorte d’encyclopédie fut prodigieux ; les manuscrits qui la reproduisaient se multiplièrent avec une abondance dont témoigne, encore aujourd’hui, leur fréquence dans les bibliothèques. Les imprimeurs, succédant aux copistes, vinrent bientôt accroître la dillusion dr celte œuvre ; dès 1476, une édition en était donnée à Venise et une autre à Milan1 ; d autres se proj. E. Momigliaso, Op. p. 64.

a. E. Momjglia.no, (y*, htud., p. 66

3. Voir § JJL Ristoro d’Arez/.o. Ce vol., pp. 208-210. 4. Patli oe venetijs ÆæpOAi/fo nattirfifium Aristote/is. Colophon : kxplicil se.xlo et ulltnia pars sunune naturalium acta et compilala per reverriidiini arliiua et théologie docloreni magistnini Prmluru de Lctictijs urdiais