Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IV.djvu/311

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
305
L’ASTRONOMIE ITALIENNE

Paris était le centre intellectuel ; ce débal mettait aux prises le système des sphères homocentriques, proposé par Al Bitrogi, avec le système des excentriques et des épicycles, développé par Ptolcmée ; la question qu’agitait ce débat était de la plus grande importance ; en définitive, il s’agissait de savoir (pii devait Uempéripatéticiens,

vérités d’obscr-

Grosse-Te s te et

porter, d’une Physique déduite des principes ou d’une Science construite en vue de sauver les vation.

A ce débat, qui a vivement intéressé Hubert Albert le Grand, Saint Bonaventure el Saint Thomas d’Aquin, qui a passionné Roger Bacon et Bernard de Verdun, les astronomes italiens sont demeurés presque étrangers ; seul, Pierre d’Abano a montré qu il en était informé, mais ce qu il en a dit est exempt d hésitation comme de passion ; son récit est celui d’un historien (fui conte une bataille du temps passé dont le résultat n’est plus ni douteux ni contesté, El en effet, au moment où Pierre d’Abano était allé s’instruire à Paris, la lutte avait pris lin ; elle avait abouti à la victoire du système de Ptolémée sur le système des sphères homocentriques, à la victoire, donc, de la Science expérimentale sur la Physique d’Aristote*

Or, chose étrange ! Ce débat auquel l’Astronomie italienne n’a pris aucune part au moment où il agitait les Universités de Paris et d’Uxford, au moment où il était naturel que la théorie, tout nouvellement traduite, d’Alpétragius fit hésiter des physiciens encore fort novices en Astronomie, les Universités de la Péninsule le connaîtront beaucoup plus tard ; il éclatera, chez elles, durant la seconde moitié du xve siècle, pour se poursuivre jusqu’au milieu du XVIe siècle ; et pour se développer, il lui faudra reprendre-des objections ruinées depuis longtemps et remettre en question des vérités dont il n était [dus permis de douter. DUHEM — T. IV.

20