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L’ASTRONOMIE LATINE AU MOYEN ÂGE

encore imparfaites de 1’Astronomie péripatéticienne. Aristote, par exemple, pensait que les astres errants ont un mouvement d’autant plus simple qu’ils sont plus voisins de la Terre ; Gaétan montre que cette idée est entièrement contredite par l’Astronomie de Ptolémée ; il indique exactement quel est, selon cette Astronomie, le nombre des mouvements simples en lesquels se décompose la marche de chaque planète [1] : mais il se borne, à cet egard, à des indications très sommaires : « cela se doit voir en la théorie des planètes », dit-il.

Très sommaires aussi sont les indications qu’il donne au sujet du mouvement de la huitième sphère [2] ; elles nous rappelleront celles que nous avons trouvées sous la plume de Prosdocimo de’ Beldomandi : « Ayant reconnu que, par mouvement propre, la huitième sphère se meut, d’Occident en Orient, d’un degré en cent ans, les astronomes ont admis que son mouvement diurne d’Orient en Occident provenait du mouvement d’un orbe supérieur.

» Mais ils sont d’opinions diverses. Les uns, en effet, admettent que la neuvième sphère est le premier mobile et qu’elle se meut d’un mouvement simple, à savoir du mouvement diurne. Les autres ont prétendu que la neuvième sphère se meut d’un mouvement de titubation à titre de mouvement propre, tandis qu’elle se meut du mouvement diurne par suite du mouvement d une dixième sphère qu’ils veulent être le premier mobile. »

C’est l’opinion des Astronomes d’Alphonse X que visent ees dernières ligues, bien que Gaëtan intervertisse les rôles attribues par eux à la huitième sphère et à la neuvième sphère.


Avant de quitter cette école astronomique italienne dont, de Guido Bonatti à Gaëtan de Tiène, nous avons suivi l’histoire, jetons sur elle un dernier regard ; une dernière fois, comparu ns-la aux écoles que nous avons vues se développer sur le sol de la France, à l’École franciscaine, à l’École dominicaine, aux Écoles universitaires de Paris ; cette comparaison ne tardera guère à nous suggérer une remarque qui s’imposera à notre attention.

De l’an 1230 jusqu’à la fin du xiiie siècle, il est un débat qui a passionné au plus haut point les physiciens et les astronomes dont

1. Gaietani / « Wf/., lib. 11. IracL II, cap. VI ; éd. cil., fol. 46, col. b el col.d.

2. Gajetaxi O/j. lib. il, tract. H, cap. IV ; éd. citM loi. col. a.

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