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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

sur soi-même, une opération qui se

prement parler, un retour

ferme en cycle* Le retour cyclique est le caractère propre d’une substance qui se suffit a elle-même, dont la permanence ifa pas besoin d’une antre substance qui la fixe.

Les substances qui se suffisent à elles-mêmes sont nécessairement simples et indivisibles ; elles ne sont pas dans le temps, mais supérieures au temps et aux choses temporelles’ ; elles sont soustraites a la génération et à la corruption* ; en effet, te retour d’une telle substance sur elle-même, la connaissance qu’elle a de sa propre essence, n est autre chose que lunion de la substance qui connaît avec Tessence connue ; la substance est donc, en ers choses-là, inséparable de Fessence, en sorte que la substance est perpétuelle et simple comme l’essence même.

Toute cause est dans son effet sous la forme propre à cet effet ; tout effet est dans sa cause de la manière qui convient à cette cause. Les premiers principes seront ainsi en toutes choses. « Car toutes choses ont essence’ par FEtre premier. Toutes les choses vivantes sont mues par leur essence à cause de la Vie première. El toutes les choses intelligentes possèdent la science à cause de l’intelligence première. »

Du principe qui vient d’être rappelé dérive surtout cotte conséquence 4 : La Cause première est en toutes choses et toutes choses sont en la Cause première. La Cause première, absolument une, cause toutes les choses de la munie manière, en sorte qu oit peut dire qu’elle a, au soin de toutes choses, une seule et même existence. Mais les choses reçoivent diversement Faction de la Cause première ; en chacune d’elles, cette action produit un effet, conforme à la nature de la chose qui réprouve. La Cause première répand donc également le bien sur tous les êtres ; mais le bien reçu est divers selon les dispositions de l’être qui le reçoit ; plus puissant en ceux des êtres qui sont les pins proches de la suprême Unité, il est plus atténué dans ceux qui sont éloignés de ce principe. Ainsi, au sein de la Cause première unique, les différentes choses gardent des existences distinctes et diverses. Chaque chose a donc, en vertu de sa nature, de son /wse/jee, une certaine disposition a recevoir de telle manière et non de telle autre, en telle proportion et non eu telle autre, le bien qui découle, soit directement, soit indirectement, de la Cause pre- 1. Ziôer de Caasis, XXV : cd. cit., foi. 84t colL a et b. 2. Liber de Causis, XXIII ; éd. cit , fol, 83, coll. c el d. 3. Liber de Causts, XVIII ; éd. cit,, fol, 8o, col, c. 4* Liber de Causis, XXIV ; ed. citM fol, 82, col, d, et foL 83, col. a.