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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

le Créateur et du Créateur vers la créature trouvera dès lors sou image la plus expressive dans le double courant de Vautour conjugal.

Cette doctrine, que fauteur de la TAéoZoÿic JArA7o/r semble avoir empruntée à Denvs, nous la verrons s’affirmer de la manière lapins complète et la plus précise en la théorie de 1 intelligence humaine telle que la développe cette r/iéoZoÿir. V

LA THÉORIE DE ININTELLIGENCE HUMAINE. — ARISTOTE. ALEXANDRE d’aPHRODISIAS. PLOTIN. PORPHYRE. JAMBL1QÜE Pour trouver l’origine de cette théorie, il nous faut remonter jusqu’à renseignement d’Aristote, jusqu’à ce passage du flepi qui devait provoquer tant de commentaires el susciter faut de discussions 1 :

« Dans toute la nature, à chaque genre d’êtres correspondent deux principes. L’un est la matière des choses de ce genre ; il est, en puissance, toutes les choses de ce genre. L’autre est la cause et le principe actif, capable de fabriquer toutes ces choses comme l’art met en œuvre la matière. Il faut donc que ces mêmes différences se rencontrent dans Pâme ; il existe, dès lors, une certaine intelligence qui est apte à devenir toute chose et une autre qui est capable de les toutes produire ; cette dernière est une faculté qui se comporte comme la lumière ; d une certaine manière, en effet, de couleurs qui existaient en puissance, la lumière fait des couleurs en acte. Celte dernière intelligence est séparée de la matière, incapable de pâtir, pure de tout mélange ; par essence, elle est en acte (xai û’jzqç 6 vouç yomaro ; xal à-rcaOr, ; xai ouata ûv eveovelol). L’agent, en effet, est toujours plus précieux que le patient et le principe plus précieux que la matière...*. Seule, Inintelligence séparée.... est immortelle et éternelle (toüto ulovov àOivaTov xai atSiov). Inutile de rappeler que celle-ci est incapable de pâtir, tandis que l’intelligence susceptible de pâtir est périssable ; sans l’autre intelligence, elle ne peut absolument rien penser. »

i. Aristotelis De anima,’lib. III, cap. V(Aristotelis Opéra, éd. Didot, t. III, p. Zj68 ; éd. Bekker, vol. I, p./|3o, col. a).