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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

en est séparable et s*en sépare en réalité aussitôt que s’interrompt intelligibles.

Les conjectures d’Alexandre d’Aphrodisias touchant l’intelligence active, éternelle, unique et divine, paraissent, avoir grandement inspiré 1 enseignement de Plotin. Rappelons d’abord un texte que nous avons eu occasion de citer autrefois1 2 lorsque nous avons rapporté de quelle manière Plotin soustrayait 1 dîne humaine au destin. « Chacun de nous, écrit le Maitre alexandrin est double (Sittoc). 1) une part, i1 est un certain composé binaire t ;) ; d’autre part, il est ce par quoi il est lui même, » Le Monde, lui aussi, est, d’une part, le compose d’un corps et d’une certaine Ame liée a ce corps ; d’autre part, il est l’Ame de U nivers, qui n’est pas un corps et qui imprime sa trace dans l ame incorporée»

» Le Soleil et les autres astres sont aussi constitués delà meme Dans l’homme, donc, comme dans 1 1 nivors entier et dans chacun des astres, Plotin semble distinguer deux Ames. 1/une de ces âmes est unie au corps ; elle forme le composé binaire que nous nommons corps animé (oxopLo. È-SjytoLtévo/ :. Ce composé est engagé dans le déterminisme de la Nature universelle »

L’autre âme est séparée du corps ; elle est Aine pure (xxOaoà ivy/) ; elle est soustraite au destin qui régit le Monde sublunaire ; en l’appelant divine, on ne faussera assurément pas la pensée de Plotin»

L’Ame incorporée n’est qu’une trace, qu’un vestige (ïyvoç ; imprimé par l’Ame séparée»

Chacun de nous possède évidemment un corps animé particulier ; les âmes incorporées sont donc assurément multiples comme texte dont nous venons de parler ne nous renseigne pas a cet égard. Pour connaître la pensée de Plotin, nous devrons chercher ailleurs.

ième Ennéade est consacré à expliquer comment l’Ame humaine, tout en demeurant unique en elle-même, se multiplie suivant le nombre des corps. 1. Voir : Première partie, Ch» XIII, § X ; t. II, p. 3^2* 2. Plotixi Eitiieadis /fà lib» IH, cap. IX ; rd. Didot, pp»65-66.