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AVERROÈS

plusieurs, et, s il y en a plusieurs, il se demande combien il y moteur éternel qui est de soi raisons susdites, que le nomle même que le nombre des mouvement sont éternelles les est [de qu’elles sont, de soi, privées de en a. » Voici comment le Commentateur expose 1 l’argumentation par laquelle Aristote résout ce problème : « Le premier Principe des choses est un être absolument immobile ; c’est ce qui fait que le premier mouvement est éternel, un, continuellement de même sens et divin. « Si donc nous avons admis que tout, mouvement a un moteur, et que le premier mouvement a un immobile, il est manifeste, par lire îles substances mouvantes mouvements ; que ces causes d’elles-mêmes et par nature ; mouvement ; enfin qu elles sont incorruptibles. » Cette conclusion ne laisse place à aucun doute ; pour Averroès comme pour Aristote, il y a autant de moteurs immobiles, autant d Intelligences exemptes de matière qu’il y a d’orbes dans les cieux. Ce n’est pas à dire que le Commentateur n attribue point un rôle privilégié à la première de ces Intelligences, a celle qui communique le mouvement diurne à la sphère suprême et à l’ensemble nature randeur qui sont attribués à son mobile, cette Substance immatérielle a la priorité sur toutes les autres. De quelle manière il conçoit cette priorité, il va nous le dire, non sans profiter de l’occasion qui s’offre à lui de réfuter une opinion professée par FEcole d’Al Fàrâbi et d’Avicenne. « Certains modernes, dit-il, prétendent que la première Substance est une substance supérieure au moteur de l’ensemble du Ciel. Cola est faux, car chacune des substances séparées est le principe d’une substance sensible dont elle est le moteur et la lin désirée. C’est pourquoi Aristote déclare que s’il était des subtances séparées qui ne fussent les moteurs d’aucun corps, ces substances serait oiseuses. » Quelle est la doctrine visée par le Commentateur en ce passage ? Nous ne tarderons guère à le savoir, car Averroès écrit tout aussitôt : « Voici ce niom.. des cieux ; bien au contraire ; il lui parait 2 que, par sa connue par le lieu et la g qui presse ces modernes d’admettre une telle opi-

! , Averroès,

2. Averroès, /oc. cl/., connu. /|3, lw. cil., connu. U.