Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IV.djvu/585

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
579
NOTE II

Auparavant, Wendelîit avait fait connaître à Gassendi un catalogue d’étoiles dont un exemplaire manuscrit était aux mains du Provençal Arnaud [1] ; Gassendi s’était procuré ce manuscrit et eu avait pris une copie que ses soins nous ont gardée [2] ; le catalogue conservé par le manuscrit d’Arnaud contenait 47 étoiles, dont les positions étaient données pour l‘équinoxe de 1364 ; ce catalogue a été extrait des œuvres de Gassendi par Riccioli [3] qui l’a mis au compte d’un Astronomus ignotus.

Selon Wendelin [4], Jean des Linières avait, par ses observations personnelles, dressé im catalogue de 48 étoiles, où les positions de ces étoiles étaient données pour l’équinoxe de printemps de Vannée 1350 ; quatorze ans plus tard, un disciple provençal du maître picard aurait ramené ces positions à l’année 1364 ; le manuscrit conservé par Arnaud reproduisait, nu moins pour 47 de ces étoiles, les positions ranimées à 1364 ; pour quinze d’entre elles, l’écrit de Jean de Spire reproduisait à la fois, mais avec des erreurs de copie, les positions pour les deux années 1350 et 1361. C’est, écrivait Wendelin [5], « un trésor d’un prix inestimable, mais, hélas ! comme perdu au milieu du fumier d’un copiste incapable qui a déshonoré ce travail gigantesque de Jean dos Linières, car dos 48 étoiles fixes que celui-ci a rectifiées, il n’en cite que 15. » Et M. Bigourdan ajoute : « Ce catalogue résultait donc de la première tentative faite en Europe pour rectifier les positions d’Hipparque. »

De tout ce qui vient d être dit, il résulterait, tout d’abord, que Jean des Linières, dont l’activité scientifique datait de 1320, vivait encore en 1350 ; puis, qu’il sc trouvait en état de donner, à cotte époque, des observations remarquablenienl précises.

À la fin de l’extrait de Jean de Spire, on lit [6] :

« En tout cas, la véritable déclinaison [distance des tropiques] de ce temps-ci est 47° 3′ 30″ dont la moitié, pour 1332, est 23° 31′ 45″. »

Cette évaluation de l’obliquité de l’écliptique est remarquablement exacte ; la formule de Le Verrier donnerait 23° 31′ 38″ pour l’année 1332. Wendelin disait are propos [7] : « Ce résultat n a pu être obtenu à Paris, où les réfractions hivernales diminuent la distance des deux tropiques. Est-ce que le Provençal n’aurait pus

1. Gassendi L p. — Cf. G. Bigouudan, L p. 714.

2. Gassendi 0/wvï, 1. IV, p. 53Z| — Ct (i. Bjüoliiïjax, L pp. 713-716.

3. B. J. B+ Rigcioli 1665. L L p. 216.

4. Gassendi OpéraL VI, p. Sis. — CI. (i, Bigourbak, I, p. 717,

5. Gasïknih (yjrra, t. VI, p, 512, — Cf. G. Bigourdax, II, pp. 755-756.

6. Gassendi htr. vit. CF. G. Bigourdan, II, p. 755,

7. G. Bîgouudan, 11, p. 70/1.

  1. 1
  2. 2
  3. 3
  4. 4
  5. 5
  6. 6
  7. 7