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CHAPITRE VIII
L’ASTRONOMIE PARISIENNE AU XIVe SIÈCLE
I. — LES ASTRONOMES

I
L’ÉCOLE DE PARIS ET LE SYSTÈME DE PTOLÉMÉE.
ASTRONOMES ET PHYSICIENS

Les traducteurs par lesquels la Science arabe était venue à la connaissance de la Chrétienté occidentale avaient, tout d’abord, consacré la plus grande part de leur activité à mettre en latin des traités d’Astronomie qu’inspiraient les doctrines de Ptolémée ; ainsi ces doctrines purent, pendant quelque temps, se faire admettre sans conteste par les Latins.

Mais, vers 1230, avec les écrits physiques d’Aristote, Michel Scot répandit la connaissance des commentaires d’Averroès et de la Théorie des planètes d’Al Bitrogi ; l’étude de ces écrits vint singulièrement ébranler la confiance qui, jusqu’alors, avait favorisé le système de Ptolémée.

Les principes les plus essentiels de la Physique aristotélicienne exigeaient impérieusement que la substance céleste ne connût pas d’autre mouvement que la rotation uniforme de sphères homocentriques. Les arguments d’Averroès mettaient en évidence ce qu’il y avait de contradictoire, au gré du Péripatétisme, dans l’Astronomie des épicycles et des excentriques. La théorie d’Al Bitrogi se faisait fort de sauver les apparences, aussi bien que les sauvait le système de Ptolémée, sans invoquer ni excentriques ni épicycles. Toutes ces influences concourantes portaient les philosophes