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Page:Duhem - Le Système du Monde, tome IX.djvu/173

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LA PHYSIQUE PARISIENNE AU XIVe SIÈCLE

probable, mais non pas avec certitude, penser que le centre de l’eau élémentaire coïncide avec le centre de l’excentrique de la Lune ; en effet, comme l’observation nous le montre, l’élément de l’eau, par son flux et son reflux, suit le mouvement de la Lune, »

Le malheureux est si peu astronome qu’il ne voit pas quelles suites aurait son hypothèse ; chaque jour, par l’effet du mouvement diurne, le centre de la sphère aqueux ferait le tour de la terre et la masse des eaux, en un formidable raz de marée, balayerait les continents.

Le quinzième siècle avait déjà commencé, sans doute, quand Paul de Burgos reprenait l’antique théorie de Joannes de Sacro-Bosco et la couronnait par cette monstrueuse hypothèse. Depuis bien longtemps, à Paris, on professait une toute autre opinion sur l’équilibre de la terre et des mers, et cette opinion se réclamait de principes vraiment scientifiques.