quatre mêmes éléments. Mais ce qui les avait convaincus de Fexactitude de cette proposition, c’est une condamnation dogmatique portée en 1277 par l’Évêque de Paris ; ce ne sont pas des réflexions sur la tache de la Lune.
De cette tache, ils ont tous cru, avec d’insignifiantes nuances, ce qu’Averroès en avait dit ; et le Commentateur avait pris grand soin que son enseignement se put accorder avec la théorie péripatéticienne de la substance céleste.
Un jour, Léonard de Vinci lira et méditera les Quæstiones in libros de Cælo et Mundo d’Abert de Saxe ; il s’attachera tout particulièrement à ce que ces questions ont dit de la tache de la Lune ; l’explication averroïste, qu’elles lui proposeront, ne le satisfera point ; il cherchera, du mécanisme par lequel la Lune nous renvoie la lumière du Soleil, une autre raison ; cette raison, elle lui sera suggérée par un passage qu’Albertutius tenait de Buridan ; si la Lune diffuse en tout sens la lumière du Soleil, c’est, pensera-t-il, qu’elle est en partie recouverte par un océan dont le vent ride la surface ; les taches sombres sont des terres fermes. Par là, Léonard sera conduit à placer dans la Lune de la terre, de l’eau, de l’air, à faire de cet astre un monde semblable au nôtre ; cette supposition, il lui semblera naturel de l’étendre aux étoiles ; il proposera donc une théorie de la pluralité des Mondes fort analogue à celle de Plutarque et qu’une méditation analogue à celle de ce philosophe lui aura fournie ; mais de cette méditation, la Physique parisienne du xive siècle, exposée par Albert de Saxe, lui aura donné l’occasion.