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Page:Duhem - Le Système du Monde, tome V.djvu/276

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LA CRUE DE L’ARISTOTÉLISME

choses qui s’engendrent et périssent, de tous les événements qui se passent dans le monde sublunaire, est produite par le monde supérieur, par le ciel, et cela, par l’action de l’Âme du ciel ou des Âmes des cieux ; aux corps, en effet, en tant que corps, ne saurait appartenir une vertu capable d’effectuer des opérations si nobles et si multiples. »

Ainsi, par le système astronomique qu’il couvre en partie de l’autorité de Platon, Guillaume se réjouit d’avoir ôté tout fondement, d’une part, à l’erreur la plus redoutable que soutinssent Aristote et ses successeurs, et qui est l’unité de toutes les âmes humaines ; puis, d’autre part, à l’erreur non moins funeste des jugements d’Astrologie ; ce sont précisément les deux hérésies que, de toutes les puissances de sa raison, l’Évêque de Paris s’efforce d’extirper.


D. Les diverses sources où Guillaume a puisé.


Nous avons vu sans cesse, au long de ces discussions, Aristote et les Néo-platoniciens arabes groupés en une seule, qui s’oppose à l’École de Platon.

Ce n’est pas que Guillaume ne sache fort bien, à l’occasion, distinguer Aristote de ceux qui sont venus après lui, et citer séparément les écrits de chacun.

On trouve très souvent, dans ses divers traités, la mention d’opinions qui sont spécialement attribuées au Stagirite et qui sont, en effet, du Philosophe ; dans un grand nombre de cas, d’ailleurs, cette mention est accompagnée de l’indication du livre où cette opinion est soutenue ; les livres cités ne sont pas seulement ceux qui concernent la Logique, ceux que le Moyen Âge connaissait depuis longtemps ; ce sont aussi ceux que les traducteurs avaient plus récemment révélés. Parmi ceux-ci, celui que Guillaume invoque le plus volontiers, c’est celui qu’il intitule : Liber de physico auditu, ou bien : Liber quem vocavit auditum. Mais nous l’entendons également citer le Liber de Cælo, le Liber meteororum, le Liber de animalibus.

À cette liste, on peut ajouter le Liber metaphysicorum qui est très explicitement cité[1] : « Aristote a dit, au livre des Métaphysi-

1. Guillermi Parisiensis Episcopi De Universo prima pars principalis ; éd. 1516, pars II, tractatus de Providentia, cap. VII, t. II, fol. CXCII, col. a ; éd. 1674, pars III, cap. XXVIII, p. 753, col. b.

2. Guillermi Parisiensis Episcopi De Universo prima pars principalis ; pars I ; éd. 1516, cap. XXXII, t. II, fol. CCIX, col. d ; éd. 1674, cap. XXXIV, p. 787, col. b.

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