examinées ; mais en ses conclusions, il contredit volontiers son modèle et, presque toujours, d’une façon malencontreuse.
À l’étude des limites qui bornent l’effet d’une puissance ou d’une résistance, il consacre, en son commentaire à la Physique d’Aristote, trois questions[1] visiblement inspirées des deux questions, relatives au même sujet, qu’Albert a composées à propos du De Cælo. Mais la précision et la rigueur de celui-ci ont été négligées par celui-là.
Après avoir défini comme Albert de Saxe le maximum in quod sic, Marsile se contente d’ajouter[2] : « On définirait de même le minimum in quod non, le maximum in quod non et le minimum in quod, sic. » Puis, abandonnant les distinctions que Buridan et Albert avaient marquées avec tant de soin, il formule cette conclusion erronée : « Pour toute puissance active, il existe un maximum in quod sic parmi les résistances qu’elle peut surmonter et un minimum in quod non parmi celles qu’elle ne peut surmonter ; » ce maximum et ce minimum sont une même résistance.
Dans ses Abréviations du livre des Physiques, Marsile d’Inghen, plus fidèlement attaché à l’enseignement d’Albert de Saxe, avait emprunté[3] à ce maître sa minutieuse définition du minimum in quod non ; il l’avait étendue au maximum in quod non, en déclarant ces deux définitions meilleures que celles dont on se contentait auparavant ; mais il avait formulé les conclusions fausses qu’il devait reprendre en ses Questions.
Les maîtres de Marsile avaient compris avec une admirable netteté qu’un ensemble de grandeurs peut avoir pour limite une grandeur qui n’appartienne pas à cet ensemble. Cette vérité échappe à leur plus illustre disciple.