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LA PHYSIQUE PARISIENNE AU XIVe SIÈCLE

que nous avons consultée[1], et qui fut la propriété de F Abbaye de Saint-Victor, à Paris, contient, outre l’écrit de Pierre d’Auvergne, divers commentaires de Saint Thomas d’Aquin.

Le commentaire de Pierre d’Auvergne commence ainsi[2] :

Philosophas, in primo Phisicorum, proponit innata ex certioribus et notioribus nobis via incertiora et notiora nature

L’ouvrage s’achève de la manière suivante[3] :

ex hiis, puta de animali et homine, cujus ultimus finis est confungi Principio a quo principaliter procedunt et diviguntur omnia, qui[4] est benedictus in secula seculorum. Amen.

Hoc est quod exponendo librum metheororum Aristotelis occurrit dicendum. In quo si aliquid ordinatam et assequendo actoris intencionem dictum est, principaliter attribuendum est Deo qui in hoc intellcctum meum sicut organum, sicut ars scribendi calamum, direxit[5]. Si autem aliquid inordinatum et preter intencionem ipsius, non est malicie imputandum, sed magis ignorancie et difficultati mee et sociorum petitionibus et instancie, quibus non questionibus actnuere nephas mihi reputo et manifestum esse ingratitudinis signum.

Explicit summa magistri Petri de Alvernia super libris metheororum Aristotelis. Deo gratias.

Vers la fin du premier livre des Météores, Pierre d’Auvergne examine, à la suite du Stagirite, les alternatives par lesquelles la mer délaisse certaines terres pour envahir des rivages. C’est à ce propos qu’il développe les réflexions suivantes[6] :

« Dans chaque genre, ce qui occupe le premier rang est cause de tout ce qui vient après lui dans ce genre ; ainsi la première chaleur est cause de toutes les chaleurs et le premier froid de tous les froids. Or le mouvement circulaire du Ciel, dans le genre des mouvements, occupe le premier rang, comme il est prouvé au huitième livre de la Physique. Il sera donc cause de tous les autres mouvements qui s’accomplissent au-dessous de lui, partant, de toute génération et de toute corruption.

» Mais un mouvement unique et continuellement de même sens ne saurait être cause de la génération et de la corruption… Il faut donc que la cause de ces effets consiste en la grandeur d’un mouvement qui approche, puis éloigne certains corps du

1.

2.

3.

4.

5.

6.

I

  1. Bibliothèque Nationale, fonds latin, no 14722.
  2. Ms. cit., fol. 76, col. a.
  3. Ms. cit., fol. 177, col. b.
  4. Le texte porte : quoniam.
  5. Le texte porte : dixerit.
  6. Ms. cit., fol. 99, col. b et c.