réellement à la fin de sa chute l’étrange explication donnée par Marsile d’Inghen de ce phénomène imaginaire : Un projectile, lancé horizontalement, se meut, au milieu de sa course, plus vite qu’au commencement ; c’est donc à une distribution plus uniforme de l’impetus dans le mobile que notre auteur attribue la chute accélérée des graves ; l’idée féconde qu’avaient professée Buridan, Oresme, Albert de Saxe, que Jean Hennon avait soigneusement exposée, est, ici, complètement dénaturée.
Ce que Tataret dit des excentriques et des épicycles[1] est certainement un résumé fort abrégé de ce qu’avait exposé Nicolaus de Orbellis. Touchant le mouvement de la sphère étoilée[2], notre auteur se montre mieux informé que son prédécesseur du système adopté par les Tables Alphonsines.
« On accorde communément, dit-il, qu’il y a un neuvième ciel par delà le ciel des étoiles fixes ; à un corps céleste unique, en effet, un seul mouvement est propre ; or ce ciel étoilé se meut de deux mouvements ; l’un, le mouvement diurne, n’est point propre au ciel des étoiles fixes, car celui-ci se meut, en outre, d’un autre mouvement ; une étoile fixe quelconque ne demeure pas toujours à même distance des pôles immobiles non plus que du Bélier et de la Balance ; le mouvement diurne est donc propre à quelque autre corps céleste ; ce corps, d’ailleurs, ne peut se trouver qu’au-dessus du ciel étoilé, car un ciel ne se meut point du mouvement d’un autre ciel, à moins que ce dernier ne soit plus élevé que lui.
» On demandera peut-être si, outre le neuvième ciel, il existe quelque autre ciel mobile. Je réponds qu’à ce sujet, les astronomes entre eux, diffèrent d’avis ; certains disent que non ; cependant ceux qui sont savants et expérimentés déclarent qu’il y a certainement un autre ciel, qui est le ciel mû du mouvement diurne. Ils disent donc que le huitième ciel se meut de trois mouvements : Le mouvement du premier mobile, qui est le mouvement diurne. Le mouvement de la neuvième sphère
- ↑ Petri Tatareti De Cælo et Mundo, lib. II, Dubitatur utrum ad salvandum ea quæ apparent in motibus planetarum suit ponendi circuli excentrici. Ed. cit., fol. LXV, col. a.
- ↑ Petri Tatareti De Cælo et Mundo, lib. II. Quæritur utrum in cælo reperiantur sex differentiæ positionis. Quarto scienduns… Ed. cit., fol. LXIV, col. d, et fol. LXV, col. a.