Aller au contenu

Page:Duhem - Le Système du Monde, tome X.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
152
LA COSMOLOGIE DU XVe SIÈCLE

ment ignoré ; cette riposte provoqua une réplique de Gerhard[1] : « Apologetica sive responsiva venerandi magistri Gerardi de Montead quandam invectivant… que ostensorem concordie inter sanctum Thomam et venerabilem Albertum magnum impugnat improbriis, autoritatibus et rationibus omissis. »

Dans cette réplique, Gerhard tenait la philosophie des Modernes pour responsable de l’embarras où certains se trouvaient entre la doctrine d’Albert le Grand et celle de Saint Thomas d’Aquin ; les contradictions qu’ils croyaient voir entre elles y avaient été introduites par des enseignements étrangers. « Ces opinions[2] et ces raisons opposées que présente le Tractatus problematicus, elles étaient, croyaient-ils, de Saint Thomas et du Vénérable Albert se combattant l’un l’autre ; ce jugement contient une erreur ; de cette erreur, à mon avis, voici l’origine : Certains Thomistes et quelques Albertistes avaient, auparavant, cultivé la doctrine de quelque autre méthode ; ils mêlaient cette doctrine à celle d’Albert ou de Saint Thomas, et ce qu’ils disaient, leurs élèves le prenaient pour l’avis d’Albert ou pour celui de Saint Thomas. »

Gerhard Teerstege n’était pas le seul admirateur que Saint Thomas d’Aquin comptât à la Bursa Montis ; Lambert (Lambertus de Monte) ne montrait pas, pour le Saint Docteur, un moindre enthousiasme.

Lambert, qui dirigea, après Gerhard, la pension de Héerenberg, fut assurément, à Cologne, un personnage considérable ; en 1478, il fut recteur de l’Université ; il mourut le 17 Avril 1498.

Il a composé des commentaires sur la Physique d’Aristote et sur le traité De l’âme.

Les Copulata super VIII libros physicorum Aristotelis[3] sont, au dire du colophon, « selon la doctrine de Saint Thomas d’Aquin ». Les Copulata super tres libros de anima[4] ne se vantent »

1. Selon Prantl (Op. laud., Bd. IV, note 276, p. 223), les deux traités de Gerhard ont été édités à Cologne, par Henri Quentel, avant 1492, à la suite du commentaire au De ente et essentiel donné par le même auteur.

2. Prantl, Op. laud., Bd. IV— note 279, p. 224.

3. On en connaît deux éditions incunables s. 1. a. typ. (Hain, Repertorium bibtiographicum, noa 11.580-11.581.)

4. On en connaît quatre éditions incunables, deux s. 1. a. typ. et une, de 1486, s. 1. typ. Le colophon de la quatrième est le suivant : Expositio sublimatissima Lambert ! de monte artium et theosophie professoris eximii in très libros de anima. Atestotelis qua ex preclarissimis commentariis divi Thome aqulnatis latebrosas sententias nedum explanat, sed et studentibus gymnici Montis Colonie in platea quam sedecim domos nuncupant eminentis naturalem philosopbiam aggredi volentibus longum iter preceptorum breve reddit et effîcax per quasdam exemplares similitudines. Coloniæ Agrippinæ, H. Quentel. 1498. (Hain Repertorium bibliographicum, nos 11.582-11.585).

  1. 1
  2. 2
  3. 3
  4. 4