Les Theoricæ novæ planetorum[1] portent leur date ; vers la fin se lisent ces mots : « De notre temps, c’est-à-dire en l’année 1460 du Seigneur… Nunc nostro tempore, scilicet anno domini Mcccclx… »
Georges entreprit de revoir et de corriger la version latine de YAlmageste ; malheureusement, il ne savait pas le grec ; il ne pouvait donc, pour cette correction, recourir au texte même de Ptolémée ; il chercha la pensée de l’Astronome de Péluse, non d’une manière directe, par la lecture de ce texte, mais d’une manière indirecte, à l’aide de la science qu’il possédait des mouvements célestes.
Il crut, enfin, qu’entre les Theoricæ planetarum, tout élémentaires, et VAlmageste, il y avait place pour un ouvrage intermédiaire ; pour monter de celles-là à celui-ci, le jeune étudiant trouverait comme un degré et l’effort qu’il devait faire en serait rendu plus aisé. Il fut ainsi conduit à entreprendre l’ouvrage qu’il intitula : Epitome in Claudii Ptolemæi magnam compositionem. Mais la mort ne lui laissa pas le temps d’achever cette œuvre qu’il avait entreprise sur les conseils du Cardinal Bessarion. Il n’en avait encore composé que les six premiers livres lorsqu’il dut laisser à son disciple Regiomontanus le soin de la terminer. Celui-ci écrit[2], dans la lettre par laquelle il dédie l’Epitome à Bessarion : « Peu de temps avant que la vie ne quittât Georges, je le tenais, mourant, dans mes bras et sur mon sein. « Adieu, me dit-il, adieu, mon cher Jean. Si le souvenir de ton maître dévoué est, auprès de toi ; de quelque pouvoir, termine l’ouvrage sur Ptolémée que je laisse inachevé ; c’est ce que je te lègue par testament ; afin qu’après ma mort, mais alors que survivra la meilleure partie de moi-même, je satisfasse au désir du prince excellent et très digne qu’est notre Bessarion. »
Georges de Peurbach mourut en 1462 ; il n’avait pas quarante ans.
- ↑ Soit seules, soit accompagnées de quelqu’un des nombreux commentaires auxquels elles ont donné lieu, les Theoricæ novæ planetariun Georgii Peurbachii ont été très souvent imprimées : on les trouve, en particulier, dans les collections de traités astronomiques qui ont été décrites t. II, p. 146, note I, et t. III, p. 246, note 2.
- ↑ Joannis de Monteregio et Georgii Purbachii Epitome in Cl. Ptolemæi magnam compositionem continens propositiones et annotationes, quibus totum Almagestum, quod sua difficultate etiam doctiorem ingenioque præstantiore lectorem deterrere consueverat, dilucida et breri doctrina ita declaratur et exponitur, ut mediocri quoque indole et eruditione præditi sine negotio intelligere possini. Basileæ apud Henrichum Petrum. — In fine : Basileæ per Henrichum Petrum Menso Augusto, Anno MDXLIII. — P. 3.