« Pétrarque, a dit M. Philippe Monnier[2], est l’ancêtre des Humanistes, le premier en date et le premier en génie. »
Francesco Petracchi, qui devait latiniser son nom sous la forme Pétrarca, naquit le 20 Juillet 1304 à Arezzo ; il mourut le 20 Juillet 1374 à Arqua, près de Padoue. En 1319, il s’était rendu à Montpellier pour s’y adonner à l’étude du droit ; de 1323 à 1326, il avait poursuivi cette étude auprès de la célèbre Université de Bologne. « De l’avis général, dit-il[3], j’étais jeune homme de grand avenir si j’avais persisté dans la voie où je m’étais engagé ; mais j’ai complètement abandonné cette étude. »
Si le droit n’intéressait guère le jeune poète, il ne semble pas que les autres sciences alors enseignées dans les Universités aient exercé sur lui une plus puissante séduction ; la curiosité, si répandue en ce temps-là, d’entendre à Paris les maîtres fameux de la Faculté des Arts ou de la Faculté de Théologie ne le sollicita point ; il ne connut pas ses contemporains Jean Buridan et Nicole Oresme ; on peut être assuré qu’il les eût médiocrement appréciés ; ce qui les préoccupait n’avait rien de commun avec ce qui le passionnait.
« Il professe pour F Antiquité[4] un culte qui touche au fanatisme. Il se réfugie dans l’Antiquité comme dans un temple.
- ↑ Ce chapitre V contient les dernières pages écrites par Pierre Duhem ; sans doute est-il incomplet.
- ↑ Philippe Monnier, Le Quattrocento, Livre II, ch. II ; tome I, p. 133.
- ↑ Francisi Petrarcæ Epistola ad posteros. (Francisi Petrarcæ Epistolæ de rebus famtliaribus et variæ, studio et cura losephi Fracassetti. Volumen primum, p. 5. Florentiæ, 1859).
- ↑ Philippe Monnier, loc. cit., pp. 133-134.