soutenue par Gilles de Rome, par Burley et, communément par les autres anciens philosophes ». Mais il a raison quand il observe qu’Averroès n’en parle pas au huitième livre de la Physique. Quant à lui, il tient que le moteur propre d’un poids, c’est la forme élémentaire de ce corps.
Dans l’Expositio totius libri Phisicorum rien ne fait allusion à l’accélération qui affecte la chute des graves. Il n’en est pas de même de la Summa totius philosophiæ où Paul se montre pleinement convaincu de la doctrine parisienne.
À propos du sixième livre et du septième livre de la Physique, Paul de Venise cherche comment se doit définir la vitesse mouvement et comment elle se doit relier à la puissance motrice ; ce qu’il donne à son lecteur[1] c’est un résumé très reconnaissable du Tractatus proportionum d’Albert de Saxe. Au cours de ce résumé, il formule cette loi[2] : « Dans le mouvement, la vitesse est proportionnelle au rapport de la puissance à la résistance. » Mais, à l’encontre de cette loi, il prévoit des objections, dont une est ainsi conçue : « Au second livre Du Ciel et au huitième des Physiques, Aristote dit que le mouvement, naturel, vers la fin, s’accélère sans cesse ; cependant le rapport de l’agent à la résistance demeure toujours le même, si l’on suppose que le milieu demeure le même pendant la totalité du mouvement. » À cette objection, il répond en ces termes : « Dans la descente d’un grave, de même que la vitesse croît sans cesse, de même croît le rapport de la puissance à la résistance ; en effet, outre la gravité essentielle, se trouve sans cesse acquise une gravité accidentelle qu’on nomme impetus ; cette gravité accidentelle fait croître sans cesse le rapport de la puissance à la résistance. — In descensu gravis, sicut majoratur velocitas, ita majoratur proportio potentiæ ad resistentiam, quia ultra gravitatem essentialem, continue acquiritur gravitas accidentais quæ dicitur impetus, faciens continue majorent proportionem. »
Dans son Tractatus proportionum, Albert de Saxe avait tenu un langage tout semblable[3].
Dans la seconde partie de son ouvrage, qui résume le Traité du Ciel, Paul de Venise revient à la chute accélérée des graves[4].