À t’admirer, te désobéir et t’écouter.
Oui, tu me vois plein d’étonnement
Et de ravissement ;
Femme mortellement pâle,
Ta face pâle
M’apparaît blanche
De la même blancheur que les madones devant qui je me penche
Tes yeux las et cernés de noir,
Ils me semblent profonds comme les ombres du soir ;
Tes regards de colère
Et de misère
Sont sublimes… Ô solitaire,
Ô délaissée, ô pauvre errante,
Ô mendiante,
Tu es souveraine,
Et ta pensée lointaine
Et ta beauté hautaine
Et ta noblesse surhumaine
Te font, au fond de mon cœur, reine.
Et puis, à l’horizon des choses, vois !
Le couchant du soleil flamboie,
Les cieux rougeoient ;
L’été,
Le chaud et doux et cher été
Dans le soleil couchant, tout entier, s’est réveillé ;
Que l’air est pur ! que l’air est chaud ! que l’air est bon !
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LA LÉGENDE D’ANTONIA