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LA FIN D’ANTONIA

Vous montez de mon misérable cœur !
Pleurs amers,
Vou s coulez de ces yeux jadis si fiers !
Montez
Et débordez,
Pleurs où sombre ma destinée !
La dernière espérance,
La suprême et finale espérance
S’en est allée au cri de ma conscience.
Je l’entends dans ce cœur,
L’écho de l’éternelle erreur…
Oui, dans ma pensée
Je vois bien que l’humanité n’est pas effacée…
Oui, quelque chose de terrible et que j’ignore
Vit, au fond de moi, dans mon corps…
La troisième épreuve
Comme les autres me laisse désolée et veuve ;
L’amour, la gloire
Étaient des folies illusoires ;
Et voici
Que renoncer même n’est pas permis ;
Un berger
A passé,
Et c’en est fait
De la retraite et de la paix,
C’en est fait
De l’avenir.
…… Eh bien, il faut mourir.