Puisque tu ne veux pas de moi,
Rêve où j’avais mis ma dernière foi,
Puisqu’il est impossible
De s’en aller au-dessus du monde tangible,
Puisqu’à d’autres courses je suis condamnée,
Puisque je suis damnée,
De l’existence et de toi, destin, je me libère ;
Adieu, monde implacable ! adieu, humanité ! adieu, maudite terre !
Adieu, ô ma pauvre âme !
Adieu, ô ma si douce vie de femme !
Adieu, ô ma pensée !
Ô mon cœur, ô ma chair froissée,
Ô celle que je fus, adieu !
Adieu !
Et toi, montagne où je n’ai pu trouver
La dernière hospitalité,
Au pied de tes inabordables cimes,
En tes abîmes
Où toute existence se broie,
Prends-moi ! prends-moi !
Elle se précipite, les bras ouverts, au milieu des rochers. Soudain elle trébuche, tombe et inouïe à terre, le front ensanglanté.
Cri terrible.
Elle a perdu connaissance et reste inanimée.